Fillon, Hamon, Macron, Mélanchon : le nom de ces quatre candidats à la présidence de la République se termine par « on ». Il s’agit certes d’un hasard et il n’y a rien de sérieux à en tirer. Plaisantons un instant.
Le français « on », dérivé du latin omnis, désigne un homme quelconque, que rien ne distingue ni ne particularise, qui ressemble à beaucoup d’autres. Dans une démocratie, tout le monde peut aspirer et accéder aux plus hautes fonctions. Point n’est besoin d’être « bien né » ni d’avoir fait de grandes études. L’homme politique est un « on », autrement dit, n’importe qui.
Nous portons plus ou moins en nous le mythe du « grand homme », du personnage exceptionnel qui résoudra nos problèmes, nous sortira des marécages, et changera les choses. Ce mythe explique, en partie, que nous attendions du président de la République, qu’il soit un homme providentiel, héros ou messie laïc ; nous oublions qu’il est un « on », à qui son élection donne du poids, mais qui reste néanmoins bien ordinaire. Du coup nos présidents nous déçoivent. Il nous faut sans doute accepter qu’ils soient de simples « on » et non des génies.
Mais pour la République, chaque « on », et pas seulement celui qui devient son président, est « quelqu’un » qui a un nom, un visage, une personnalité et qu’on doit respecter. Et dans la foi, chaque « on » découvre qu’il est un « tu », objet d’un amour unique (et non commun). Le « on » est à la fois n’importe qui et une perle de grand prix.
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