Si Dieu existe, il exagère

  Le jeudi 8 mai 1902, alors qu’ils priaient dans les églises – c’était le jour de l’Ascension -, les gens furent engloutis sous les poussières et vapeurs de gaz et les torrents. Il y eut très peu de survivants.  Wilfred Monod (le père du saharien Théodore) a été très marqué par cette horreur de l’éruption du Mont Pelé à la Martinique. Il s’interroge aussi sur les tremblements de terre. Commentant cette phrase d’Esaïe 45/15 «  Tu es un Dieu qui te caches, Dieu d’Israël, Sauveur »  il dénonce une parole inscrite dans la Liturgie des Eglises Réformées de son époque : « Tu n’es plus le Dieu caché ; Jésus-Christ nous a révélé le secret de toutes tes voies » ! « L’affirmation est exagérée, répond Monod, le pasteur qui l’énonce devant un cercueil en a bien le sentiment ; pour qu’elle soit vraie il ne suffit pas qu’elle figure dans la Liturgie des services funèbres » et ailleurs : «  au nom des faits, au nom des brutalités de la nature, la pensée chrétienne en vient à rejeter une certaine idée de la transcendance divine dont l’activité se poserait en face du monde, comme celle d’un horloger à l’égard d’une pendule ». Monod expose le célèbre dilemme : « ou Dieu peut et ne veut pas , ou il veut et ne peut pas » pour choisir une voie plus critique, plus mystique, plus dualiste (les idées de Monod rejoignent celle des cathares que pourtant il ignore) et plus révoltée que celle du christianisme traditionnel. « On se trompe en plaçant la toute-puissance de Dieu au début des choses» ! Quand le sympathique G. Brassens disait : «  Si Dieu existe, il exagère », il n’avait pas la compréhension spirituelle et révoltée de Monod !

Appel d’urgence de la Fédération protestante de France pour Haïti

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