Que la République réapprenne à susciter l’adhésion

Notre République est basée sur trois valeurs qui sont devenues sa devise : Liberté, Égalité, Fraternité. Pour que ces trois valeurs existent et soient pleinement vécues en son sein, la République s’appuie sur des principes. Parmi ceux-là, celui de laïcité est sans doute celui qui lui donne un aspect un peu particulier.

Il semble aujourd’hui que le gouvernement pense pouvoir, par une loi, renforcer le respect de ces principes. Mais pour qu’il y ait République, il faut qu’il y ait adhésion aux principes. Vouloir renforcer un respect revient à dire qu’il n’y a plus adhésion et c’est avouer alors que la République est en déficit de république. Ce problème vient, à mon sens, du fait que l’on a réduit ces principes fondamentaux à de simples lois qui doivent s’appliquer à défaut de rencontrer l’adhésion. Le sort de la santé, de l’éducation, de la protection sociale et de celle des individus se réduit à de froides lois budgétaires et l’ultime principe de laïcité qui donnait encore un semblant de vie à nos valeurs républicaines va désormais disparaître dans une nouvelle loi. Quand la loi principielle se voulait libérale, aujourd’hui on veut qu’elle exclue. « La réalité étouffe les principes ! » (Vincent Peillon, Une religion pour la République)

La loi de 1905 suffit à garantir la laïcité, elle est même aujourd’hui constitutionnelle. Y toucher, la durcir, l’adapter pour régler un cas particulier, c’est rompre le délicat équilibre que les pères de la laïcité avaient réussi à trouver et à faire accepter.

Si nous voulons que les principes soient respectés, et la laïcité en particulier, il faut peut-être tout simplement redonner à l’idéal républicain toute sa valeur et non pas vouloir artificiellement l’imposer par la loi. Et comme Ferdinand Buisson l’écrivait, si nous voulons une République, il faut faire des républicains. Peut-être faut-il rappeler aux nouveaux pharisiens laïcs le pouvoir et la libération d’une vie sous la seule foi. Nous n’avons pas besoin d’une loi supplémentaire et réductrice de liberté, nous avons besoin de croire encore en l’idéal du bon, du juste et du vrai.

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