J’affirme que je suis pleinement d’accord avec votre cartouche « Évangile et liberté » (voir p. 28), et considère que cette devise milite pour la promotion de l’homme en tant qu’il est une espérance de Dieu. J’ajoute qu’aux yeux de l’islam authentique, il n’est d’autre devise valable que celle-ci. En disant cela, je me fonde sur une lecture précise et respectueuse des textes sacrés (Coran et Hadiths, qui sont les paroles du prophète Mohammed prononcées de son vivant, 570-632) et sur l’observation minutieuse du comportement des premiers musulmans, les seuls à être habilités à donner du sens à cette énigme. Quelle énigme ? L’énigme de l’homme qui croit en un Dieu tout-puissant par le truchement de la religion et qui, ce faisant, peut, selon les périodes et selon les caractères, orienter son action vers le beau, vers l’élevé, vers le pur, vers le libre ; ou, au contraire, ainsi qu’on le voit aujourd’hui, déformer le sens premier pour en faire un sens second à des fins d’intérêts personnels. Mon combat à moi, en tant que musulman « des Lumières », vise justement à restaurer le sens premier au détriment du sens second, sans jamais tomber dans le travers du fondamentalisme religieux.
Cette profession de foi vaut l’appel que j’aimerais lancer à tous les croyants de toutes les obédiences pour leur dire qu’ils sont les seuls à pouvoir véritablement promouvoir la beauté de leurs croyances, en sachant que lorsque d’autres s’en occupent, ce ne peut être que source d’erreur et de mésentente. En ce début du troisième millénaire, une telle demande, aussi modeste soit-elle, ne peut être superflue au regard du chemin immense qui nous reste à parcourir pour nous donner la main et être ensemble.
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