On attribue à Malraux cette parole : « Le siècle prochain sera religieux ou ne sera pas. »
Il s’agit ici d’une citation non littérale de celle plus authentique qui dit : « Je pense que la tâche du prochain siècle, en face de la plus terrible menace qu’ait connue l’humanité, va être d’y réintégrer les dieux. »
Ce que Malraux traduit ici c’est la vision d’un siècle qui verra le retour du religieux.
Ce siècle est arrivé et nous voyons confirmée cette remarque : le religieux prend de plus en plus de place.
Mais, malheureusement, ce retour du religieux n’est pas une arrivée.
Est-ce la crise ? Est-ce un sincère besoin de religieux et d’espérance qui provoque ce retour ?
Quoi qu’il en soit cela devrait être encourageant pour nos Églises. Et pourtant ce n’est pas le cas, car le religieux qui avait été mis de côté parce qu’il était devenu symbole d’obscurantisme ou de conservatisme est justement celui qui refait surface et la réaction qui s’ensuit est la même que celle qui a accompagné le rejet du religieux.
Aurait-on « jeté le bébé avec l’eau du bain » ? Le monde aurait-il évacué Dieu en même temps qu’il évacuait l’idée du religieux ?
Le fait est qu’aujourd’hui nous voyons se faire un retour, mais c’est un retour et non une arrivée.
Opérer un retour c’est revenir à ce qui était.
Ainsi est-ce bien le religieux dans sa pire expression qui est aujourd’hui présent, car si l’on voit les fondamentalistes et intégristes musulmans prôner la guerre sainte et tuer au nom de Dieu, on voit également les fondamentalistes et intégristes catholiques, port de la soutane réadopté, appeler la France à retrouver ses valeurs d’avant la Révolution et l’on voit encore les évangéliques, fondamentalistes, intégristes protestants combattre et convertir les mauvais croyants à la vérité de leur foi laquelle est désespérément aveugle et intolérante.
Opérer une arrivée serait retrouver Dieu ouvrant la Voie vers demain.
Malraux aura eu raison et bien difficile est notre mission. Mais n’est-ce pas notre vocation de dire un Dieu pour aujourd’hui ? Dire un Dieu qui parle à notre modernité non pas pour la condamner mais pour l’accompagner ?
Nous avons à réintégrer Dieu auprès de nos contemporains. Sera-t-il le Dieu du Passé ou le Dieu du Présent ? Sera-t-il le Dieu du religieux ou le Dieu du spirituel ?
À nous d’en faire ce Dieu de notre siècle.
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