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Écarter les signes n’est pas lutter contre les religions

 

Le 10 septembre 1900, Eugène Thomas, maire du Kremlin-Bicêtre, prend un arrêté municipal interdisant le port de la soutane sur le territoire de la commune.

L’habit pour marquer la différence et pour marquer son appartenance n’est donc pas un phénomène nouveau. Et si cette interdiction du port de la soutane avait pour objectif (ironique) d’éviter le ridicule aux fonctionnaires qui la portaient (les ecclésiastiques sont encore fonctionnaires de l’État en 1900), un amendement au projet de loi de séparation propose pourtant très sérieusement la même interdiction.

Aristide Briand apportera une réponse que nous devrions encore considérer comme la meilleure voie à suivre.

« Messieurs, au risque d’étonner M. Chabert (député), je lui dirai que le silence du projet de loi au sujet du costume ecclésiastique qui paraît le préoccuper si fort, n’a pas été le résultat d’une omission mais bien le résultat d’une délibération mûrement réfléchie. Il a paru à la commission que ce serait encourir, pour un résultat plus problématique, le reproche d’intolérance et même s’exposer à un danger plus grave encore, le ridicule, que […] d’imposer aux ministres des cultes l’obligation de modifier la coupe de leurs vêtements. […] si l’Église devait y trouver son intérêt, l’ingéniosité combinée des prêtres et des tailleurs aurait tôt fait de créer un vêtement nouveau, qui ne serait plus la soutane, mais se différencierait assez pour permettre au passant de distinguer au premier coup d’œil un prêtre de tout autre citoyen ».

Le projet de loi n’avait pas pour but de lutter contre les religions mais se voulait un projet libéral aussi bien pour les Églises que pour l’État. Chacun devenant libre vis-à-vis de l’autre 1905, 2004, 2021… L’État entérine, renforce et conforte la laïcité à la française. Chacun est libre de vivre sa foi tant qu’elle ne trouble pas l’ordre public.

Mais notre société change et évolue. Les réseaux sociaux permettent de mettre en place des contrepouvoirs pour lutter « judicieusement » contre cette laïcité. Loin de vouloir détruire un système, on apprend à une partie de la jeunesse, influencée par un islamisme radical, comment contourner la loi, comment éviter de se faire clouer au pilori.

L’école de la République est devenue le cœur d’une bataille : un personnel enseignant visé par la vindicte parce qu’il enseigne et fait respecter la laïcité face à une jeunesse endoctrinée pour combattre de l’intérieur l’ennemi « laïcard ».

Mais lorsqu’on se penche d’un peu plus près, on comprend que toute une société de consommation, indirectement, soutient ces positions.

Au fil du passionnant dossier signé Folco Peyrussan, vous découvrirez le témoignage d’un enseignant confronté à cette dure réalité.

Comment transmettre à la jeunesse un message d’espérance et de paix, comment la faire grandir en sagesse dans notre société et comment lui apprendre la liberté.

À lire l’article de Folco Peyrussan« La récente contestation de l’école laïque :la libre expression de la foi en question »

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À propos Nicolas Boutié

est informateur régional de l’ÉPUdF en Cévennes-Languedoc-Roussillon et rédacteur en chef du journal régional Protestant Le Cep. Il est membre du comité de rédaction d’Évangile & liberté.

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