Liberté : ce mot qui fait rêver figure à la fois dans la devise de notre République et dans le titre de notre mensuel. Pourtant, il y a quelque mois, il a été utilisé d’une façon que je trouve abusive, pour s’insurger contre certaines limites que le gouvernement nous demandait de respecter afin de contenir l’expansion du Covid. La liberté, c’est l’absence d’interdiction, d’obligation ou de limites. Mais l’univers et la vie même imposent en permanence des contraintes qui nous limitent. Et la vie en société nécessite d’autres règles, souvent destinées à protéger les plus faibles : on ne peut pas assassiner sa femme, on doit payer ses impôts, on ne peut pas violer sa voisine de palier, on doit s’arrêter au feu rouge…
Eh oui : la liberté n’existe qu’à l’intérieur de cadres qui la limitent ! Être libre implique aussi être responsable. Être libre, ce n’est pas pouvoir faire n’importe quoi. La liberté, c’est se sentir à l’aise dans son harnais, c’est être bien dans sa peau. Il est naïf et faux de penser qu’on peut faire (ou ne pas faire) n’importe quoi au nom de la liberté. Par exemple, ne pas se faire vacciner contre le Covid. En s’affranchissant de cette obligation, les réfractaires mettent en péril leur vie et surtout celle des autres. Et ils surchargent le travail des soignants ! Cela n’est pas acceptable. C’est même, pour ceux qui se disent chrétiens, à l’opposé de l’enseignement du Christ (cf. Jn 13,34).
« On ne sait pas ce qu’il y a dans ce vaccin » est un argument ridicule. Ceux-là mêmes qui l’utilisent ne savent pas non plus ce qu’il y a dans les vaccins obligatoires pour les enfants, ni dans les médicaments contre l’hypertension qu’ils prennent chaque jour… ni dans les Big Mac qu’ils absorbent chaque dimanche ! Et ils n’hésitent pas à se faire vacciner contre la fièvre jaune pour partir en vacances au Sénégal.
Et puis, il y a liberté et liberté… Se battre pour ne pas avoir à se faire vacciner et se battre contre les chars russes. Les premiers ne sont-ils pas un peu ridicules ? Vivre ensemble, les uns avec les autres, les uns pour les autres, avec respect et amour, voilà un but bien plus élevé qu’essayer d’atteindre « la liberté ».
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