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5. Pieds, mains, voix, actions et intelligence au service du « sacerdoce universel »

 

Le principe du « sacerdoce universel » est un des fondements de notre foi. Le Conseil presbytéral est élu avec une double mission. Sa première mission est de gouverner et de gérer l’Église locale selon le principe du « sacerdoce universel » et la deuxième consiste à vivre et à annoncer la bonne nouvelle de Jésus Christ. Le système synodal prévoit que la communauté paroissiale délègue ces missions pour une période déterminée aux conseillers presbytéraux. Le fait de déléguer ces missions ne dispense pas les membres de la communauté de se tenir auprès du conseil presbytéral, et avec lui, de faire rayonner cette parole dynamique et dynamisante qui vient de Dieu.

La vocation est pour tous et au service de tous. Elle doit être prise au sérieux par chaque membre de la communauté. La présence régulière et active de chacun soutient et stimule le Conseil presbytéral. Une forte participation en termes de temps, de compétences, de réflexions est requise, sans oublier la participation financière.

Présence et participation

« Vous êtes les bienvenus, qui que vous soyez » disent souvent les pasteurs en début de service. C’est vrai, chacun est même espéré, attendu. Toute personne est reçue, accueillie, enseignée, écoutée. De dimanche en dimanche, une parole est adressée. Cette parole naît de la Bible et de ce que l’on nomme les Écritures. À sa lecture, explications, interprétations, compréhension pour la vie contemporaine sont proposées et partagées. C’est pour cette parole intelligente et éclairée que le paroissien préfère venir à 10 h 30 au culte plutôt que de sortir faire du jogging, organiser sa maison ou dormir encore un moment. C’est de ce choix du dimanche matin que nous sommes redevables. Ce qui est reçu est à donner par réciprocité. On dit faire « fructifier » pour employer le jargon d’Église, ou plus simplement, offrir du temps et des aptitudes en retour. Une Église a besoin, pour vivre, de reconnaissance et des responsabilités partagées au côté du Conseil presbytéral. L’implication aux responsabilités de catéchèse, à l’encadrement des mouvements de jeunes, ou dans les différents cercles d’étude et de réflexion, et pourquoi pas, au Conseil presbytéral, est attendue et parfois sollicitée. Il est bon encore d’oser la responsabilité dans une prise de parole à l’occasion de l’assemblée générale. Il ne suffit pas d’être présent et d’écouter passivement le rapport moral lu par le président du conseil. Donc, il faut de la présence, de l’implication, au nom de cette responsabilité à partager.

La responsabilité implique aussi une participation financière. Même dans un temple l’électricité se paie. Les salaires viennent d’une redistribution des dons par l’institution entre les pasteurs dans le respect des lois sur le travail. Participez financièrement de préférence par des versements mensuels et pas seulement par un geste plus ou moins généreux entre fin novembre et fin décembre. La régularité et la fidélité dans la participation matérielle et dans la fréquentation régulière conforte le Conseil presbytéral, oriente son action. Il est important de se sentir redevable d’une continuité et de le manifester par un engagement. Par contre, trop d’inconstance transforme le fidèle en consommateur et risque de réduire le pasteur à un prestataire de service. Il est impossible de développer la confiance dans la durée sans régularité.

 Innovation et actualisation

L’innovation et la réflexion complètent la continuité et participent de l’héritage en favorisant un mouvement fidèle à la Réforme. L’innovation stimule le Conseil presbytéral. Par exemple, on pourrait mettre en place un système de diffusion des informations, des contacts entre les personnes au moyen de l’informatique ou proposer des modifications d’horaire pour attirer les professionnels (pourquoi pas un culte un soir, des groupes le samedi matin, des réunions plus tôt dans la soirée). La communauté suggère, puis aide à la réalisation, et elle utilise toutes ses aptitudes dans le cadre de la vie paroissiale. Les propositions innovantes en matière de liturgie et les questionnements résultant des avancées de l’exégèse ou de l’histoire sont à partager avec les conseillers presbytéraux et avec la communauté. Des propositions innovantes qui, mises à l’essai, rompent avec les habitudes. Il faut penser encore à des innovations pour répondre aux évolutions de la société. On pourrait réfléchir avec le Conseil presbytéral sur la place de l’Église locale dans le dialogue interreligieux. Entre participation et nouveauté, les occasions de dialogue sont nombreuses et renforcent la cohésion entre les membres d’une communauté paroissiale et le Conseil presbytéral.

Il faut participer, que ce soit avec nos pieds, nos mains, nos intelligences, nos voix, ou que ce soit aux chorales ou aux réunions. Nous nous devons d’offrir notre savoir-faire, nos aptitudes, nos goûts et nos compétences acquises dans le milieu professionnel. Penser la vocation comme collégiale augmentera la joie et le rayonnement et attirera de nouveaux membres.

Cet engagement est de l’ordre du don et du contre don, et on finit par recevoir plus que ce que l’on donne. Car il s’agit de rendre compte de ce qui fait vivre, de ce qui fonde l’espérance et la confiance dans notre Dieu. C’est la plus belle des rétributions.

Si un chrétien est un homme heureux, c’est parce qu’il a la chance de rayonner de sa joie de se savoir enfant aimé de Dieu. Et un heureux entouré d’autres heureux est encore plus heureux. À chacun de rayonner de la vie intense qu’il puise en Dieu. Une communauté « heureuse » porte un Conseil presbytéral heureux. La joie et la force se cumulent et se nourrissent mutuellement. Ce que peut apporter la communauté au Conseil presbytéral ? Au-delà de la lourdeur que représentent la tâche et la fatigue ? La jubilation !

 

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À propos Michèle Pourteau

a été enseignante en IUFM pour la formation des professeurs des écoles. À la retraite, elle poursuit des activités de formation, que ce soit au Bénin à Songhaï, centre de formation agricole pour l’élaboration des projets d’entreprise des agriculteurs, ou dans le cadre d’une université de théologie en ligne (domuni.org).

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