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L’écologie doit (aussi) être punitive

 

En avril 2014, pour justifier l’abandon de la taxe poids lourds, la ministre de l’écologie déclarait : « l’écologie ne doit pas être punitive ». Apparemment de bon sens, cette phrase revient en permanence dans la bouche de tous ceux qui refusent de limiter les pollutions actuelles au nom du mode de vie et du pouvoir d’achat, et notamment dans celle de responsables politiques impatients de justifier leur renoncement à l’action.

Cette affirmation contredit tout d’abord le principe « pollueur payeur » inscrit au Code de l’environnement. Mais surtout, elle fait perdurer l’illusion selon laquelle de bons conseils suffiraient à préserver l’environnement. Or nous savons qu’il n’en est rien en constatant la part croissante prise par l’automobile, les poids lourds, les bateaux de croisière, les avions. Et avons-nous encore le temps de supporter la lenteur des bons conseils ? Il est donc urgent d’aligner les taxes du gasoil sur l’essence pour les particuliers, les transporteurs routiers et les bateaux de croisière, et de taxer le kérosène.

Certes, la hausse des taxes sur le carburant impacte surtout les petits budgets et ceux qui doivent obligatoirement prendre leur voiture. Mais tous ceux qui brûlent de l’essence ou du gasoil polluent l’atmosphère, émettent du gaz à effet de serre et épuisent les énergies fossiles. Quant aux réels problèmes sociaux et de transport, ils doivent être résolus par une fiscalité plus redistributive et par le développement des transports en commun. La justice sociale effacera les « punitions » trop injustes : là est l’exigence qui refroidit assurément certains décideurs.

Dès 1983, le Conseil Œcuménique des Églises avait été à l’avant-garde en exprimant son souci de sauvegarde de la Création. Cet objectif passe non seulement par des recommandations mais aussi, si elles ne sont pas suivies, par des mesures financières contraignantes ressenties comme « punitives » mais contrebalancées par une justice sociale à hauteur d’homme. Cela n’est-il pas le propre d’une société de liberté et de responsabilité ?

 

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À propos Philippe Vollot

Prédicateur laïque de l’Eglise Protestante Unie, Philippe Vollot 15, bien que retraité du ministère de l’Intérieur depuis 2015, conserve des responsabilités syndicales dans les différents secteurs de cette administration (préfectures, Police nationale) et est en contact notamment avec la Ligue des Droits de l’Homme et le Syndicat de la Magistrature.

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