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Il nous restera toujours l’émotion

 

Nous étions dans les années 50 et l’audace de la fiction dessinait un sourire sur nos lèvres, finissant même parfois par nous passionner. Les robots et leur univers s’installaient peu à peu dans de fantastiques récits conjugués au futur. Après quelques révolutions industrielles, la robotique associée à l’intelligence artificielle a modifié – et transformera encore – nos habitudes.

 L’industrie robotique est en effervescence ; automates et humanoïdes sont à l’étude et en construction. Le XXIe siècle matérialise la fiction du siècle dernier.

 La robotique du présent est pluridisciplinaire : informatique affective et robotique cognitive sont mêlées dans le seul but de « créer » la machine la plus proche de l’humain.

 Les robots humanoïdes japonais sont désormais capables de dialoguer et de reconnaître visages et voix. Une avancée technique prometteuse, un changement de paradigme prétendent les plus enclins à saluer ces prouesses, une stupéfiante révolution, chuchotent les observateurs inquiets de la place réservée à l’humain, demain.

 Évitons toute sidération en nous remémorant qui nous sommes, humains, merveille des merveilles de la nature.

 L’ingénierie de la robotique elle-même, identifie les limites du procédé. Aucun processeur ne pourrait atteindre le nombre de communications par seconde réalisées par un cerveau humain et, mieux encore, l’intelligence artificielle reste éloignée de l’intelligence humaine sur le plan spirituel : absence totale d’émotion dans ses raisonnements, ses analyses ou ses calculs.

 Les essais de communication avec des robots sont, de ce point de vue, édifiants.

 Intéressons-nous à la récente étude du CNRS et de l’Université Aix-Marseille. Par imagerie à résonance magnétique, des chercheurs ont analysé l’activité du cerveau de volontaires discutant tour à tour avec un être humain et un robot humanoïde. Verdict : le dialogue humain stimule bien davantage l’activité de l’amygdale et des noyaux centraux, impliqués dans les circuits de la récompense, mais aussi de l’hypothalamus, favorisant le lien social.

 Discuter avec un robot représenterait donc peu d’intérêt au cerveau humain. Fondamentalement, la machine restera machine.

 Et nous, il nous restera toujours l’émotion.

 

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À propos Fabrice Millon

Fabrice Millon est écrivain, il fonde par ailleurs en 2009 les éditions D’ores et Déjà.

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