Au XXIe siècle, que cherchons-nous encore parmi les multiples formulations religieuses ? Entendons par “religion” toute discipline tissant le lien à soi, s’agissant de philosophie, d’art ou même d’alchimie. Certes l’esprit fragmenté affirmera ô combien ces approches s’avèrent différentes et ne sauraient être considérées comme une seule entité. Voici précisément l’endroit du trouble. La réflexion, habituée à emprunter des chemins de raisonnement normés et toujours similaires, oublie de remettre en question notre connaissance fondamentale.
Jamais un peuple n’a vécu exempt de croyances spirituelles. Pourtant l’être humain ne croit pas spontanément : “on” lui fait croire. Dans quelle mesure choisir parmi des croyances édictées constitue-t-il un choix ? A cela l’on répond communément que l’homme, désireux de savoir, divinise les aspects incompris du monde qui l’entoure. Or tel n’est pas le sujet de la spiritualité. Mais à ce propos… quel est-il ? Vie après la mort, but de l’existence ou destinée de l’âme ? Morale et observances menant à la vertu ? La quête spirituelle est avant tout jonchée d’imprécisions.
L’ensemble du sujet spirituel s’établit dans la pensée. Les approches gnostiques, mystiques, se fondent sur un savoir existant, ignoré des voies d’étude et de réflexion académiques. Nul besoin de s’adonner à l’ascétisme ou à l’austérité. La réalisation spirituelle est accessible à tous. L’authentique trésor est le sens du langage. Plutôt que de suivre un chemin spirituel, découvrons, inventons le sacré. La révélation du sacré est la découverte du secret. Les différentes traditions exposent par un univers mythologique le trajet à parcourir pour que l’être retrouve sa nature. La compréhension des codes cryptant les textes sacrés et religieux constitue le véritable savoir spirituel.
Souvent, la religion invite à une bienveillance à laquelle nous sommes naturellement prédisposés. Nous savons déjà vivre. En réalité, la spiritualité ne nous apprend qu’à être.
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