Le sens de l’adjectif synoptique est évident dès que l’on en connaît l’étymologie. Synoptique prend sa source dans un mot du grec ancien σύνοψις (synopsis), phonétiquement quasi identique, qui signifie avoir une vue d’ensemble. Il est utilisé dans des univers tels que la météorologie, la biologie ou la Bible. Les évangiles de Marc, Matthieu et Luc – l’évangile de Jean est exclu de cette lecture d’ensemble – sont qualifiés de synoptiques dans la mesure où leur récit raconte une suite d’événements qui, mis en parallèle dans un tableau de 3 colonnes, constituent une synopse. Celle de Lucien Deiss, remarquée, est toujours éditée chez Desclée de Brouwer. Il ne s’agit pas là d’harmoniser les trois évangiles en un seul, comme le proposait le Diatesseron au IIe siècle, mais de constater grâce à ce tableau des divergences de rédaction, de style, de construction et de choix des textes qui donnent des perspectives singulières aux récits des événements. La théorie des deux sources communes à Matthieu et à Luc explique, depuis le XIXe, le problème synoptique en proposant que l’évangile de Marc soit une première source des textes communs à Matthieu et à Luc et qu’un recueil de fragments des paroles de Jésus, les logia ou source Q, soit une seconde source. Il s’agit donc de tenir ensemble, malgré ces différences rédactionnelles, trois récits qui annoncent la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ ; les narrateurs, de cultures et de milieux différents et dans un style littéraire qui leur est personnel, proposent des récits vivants, riches d’informations. Parfois dissemblables, ces récits ouvrent à la réflexion et à la discussion. Leur pluralité originelle nous autorise aujourd’hui, à notre tour, à donner notre point de vue et à construire notre foi dans le message central des évangiles et du Nouveau testament.
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