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Fake news

Cela peut arriver à tout le monde : croire à une fausse information. Il y a quelques temps, un journal très sérieux m’appelle pour écrire un article sur une information qui « va tomber dans la journée »… Il faut aller vite, très vite, pour « coller » à l’actualité. J’aime bien cette idée de « coller », d’être la super glue du temps qui ne cesse de passer… Mais bon, je m’exécute, trouve un angle et me mets à mon clavier. Mais les heures passent. Je regarde même le journal de 20 heures… Rien de cette info si « chaude » ! Et le comble c’est que le journal très sérieux, qui faisait appel à moi, tenait son information… du service d’information de France 2. Une source quasi-directe, donc. Une information forcément sérieuse, journalistique. Une autre fois, dans une émission de radio, j’évoque une information sur l’Iran, que je venais d’entendre sur France Info. Là encore, c’était une fake news… Bref, notre raison doit devenir exigeante face au flot quasi-immédiat de l’info. « Immédiat » signifie d’ailleurs aussi « sans media », c’est-à- dire sans la médiation du travail journalistique de recoupement et de vérification. Et une étude récente montre que 80 % des Français croient au moins à une « théorie du complot »… Faut-il s’en étonner ? Belle époque pour la liberté de dire n’importe quoi, mais triste époque pour la vérité…

 Alors je me prends à imaginer : nous sommes en 30, en avril 30. Un homme vient de mourir à Jérusalem, crucifié par les Romains pour révolte et agitation publique. Malheureusement l’événement est banal. On verra des centaines de croix se dresser lors de la révolte juive… Oui, mais là, certains témoins racontent que le tombeau dans lequel on a mis le supplicié est désormais vide… la nouvelle se répand, très vite, pourtant sans que n’existent les réseaux sociaux. Fake news ou événement ? Cette histoire interroge notre rapport à la vérité. Celle-ci est d’ordre métaphysique et symbolique, à tel point qu’on y met souvent une majuscule. Mais la « véracité » des faits, elle, est un réel, toujours à vérifier.

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À propos Jean-Marie de Bourqueney

est pasteur de l’Église protestante unie. Il est actuellement à Paris-Batignolles. Il est notamment intéressé par le dialogue interreligieux et par la théologie du Process.

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