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La Fédération védique de France

Swami Veetamohananda propos recueillis par Frédéric Fournier

Swami, pouvez-vous présenter ?

« Swami » est un titre que l’on attribue aux moines. Il signifie « le Soi [Dieu] domine ». Veetamohananda signifie : « Celui qui est libéré de toute forme d’illusion ». Je suis membre de l’Ordre Ramakrishna. Ramakrishna est un maître indien qui a vécu au XIXe siècle près de Calcutta. Pour devenir moine, j’ai suivi 10 ans de formation au sein de mon ordre : pratique de la méditation, apprentissage des rituels et de la musique traditionnelle, étude des textes sacrés de l’Inde (comme les Védas ou la Bhagavad-Gitâ), du sanskrit et des autres religions. Une grande partie de notre formation consiste aussi à servir le Seigneur par l’action dans les domaines du social ou de l’enseignement. Je suis responsable de l’Ordre Ramakrishna en France depuis 1994.

Pourquoi qualifier la fédération de « védique » et non d’« hindouiste » ?

Le terme « hindou » ne vient pas de l’Inde. Il a été donné par les Perses aux habitants du pays du fleuve Hindus (l’Inde). D’autre part, le mot « hindou » est maintenant instrumentalisé à des fins politiques par des partis indiens nationalistes et fanatiques. Notre Fédération veut clairement se démarquer de cela. Le védisme n’est pas politique. Il est une sagesse et une expérience directe de la Vérité. Il est par nature ouvert : « La Vérité est une, exprimée diversement par les sages » (Rig Veda).

Quels sont les buts de la Fédération ?

Nos buts sont définis par notre charte. « La Fédération, porteuse de l’esprit et des valeurs essentielles des Védas, a pour mission de partager ce savoir et d’en approfondir l’étude. »

Les Védas sont les Écritures sacrées de l’Inde vieilles de 5 000 ans. Ils transmettent des connaissances spirituelles qui ont inspiré les différents courants religieux indiens. Nos valeurs sont universelles. L’une d’entre elles est que nous sommes tous des enfants de l’immortalité. Le premier enjeu de la spiritualité est de réaliser notre immortalité pour qu’elle rejaillisse dans tous les domaines de notre vie.

Dans la Fédération, les associations membres ont parfois des compréhensions très différentes du divin. Pour certains Dieu est une personne, pour d’autres une pure énergie universelle. Comment ces associations vont-elles pouvoir œuvrer ensemble ?

Concevoir Dieu comme une personne ou une énergie n’est en rien clivant. En effet, le Dieu personnel est une projection par l’homme de ses propres besoins. Si l’amitié est une valeur forte pour un homme, il perçoit Dieu comme un ami. Ainsi, selon la Gîta, Arjuna voyait en Krishna un ami. Les noms que l’on attribue au Divin peuvent être différents mais ils révèlent la même Réalité. Les noms divins (Krishna, Shiva…) et les mantras sont des aides pour atteindre la réalisation de Dieu, mais ils ne sont pas Dieu.

Certaines associations membres de la Fédération ont eu un passé difficile. Elles ont été classées comme sectes. Ne craignez-vous pas que cela ternisse les idéaux de la Fédération ?

Effectivement, certaines associations ont eu une mauvaise réputation. Mais nous ne voulons pas les enfermer dans leurs fautes passées. Seuls comptent le présent et l’avenir. Toutes les associations membres doivent respecter certains principes. J’en citerai deux issus de notre charte. Le premier : « Respecter les libertés individuelles, les lois et les règlements en vigueur en France. » Le deuxième : « Nous [membres] reconnaissons la diversité des approches de nos membres et nous nous engageons à agir dans le respect de nos différences suivant en cela le Rig Véda : Dieu est Un, beaucoup de chemins mènent à Lui ». Je veillerai de manière très scrupuleuse à ce que les membres respectent ces principes.

 Quels sont les projets de la Fédération ?

Nos projets commencent de manière modeste. En interne, les associations se réunissent chaque mois à tour de rôle les unes chez les autres. Cela permet de faire davantage connaissance. Pour le public, nous organisons mensuellement des conférences sur la pensée védique et annuellement des rencontres interreligieuses. Nous disposons aussi d’un site internet d’information. Enfin, nous projetons de réaliser des publications.

 Avez-vous des liens avec les autorités civiles ?

Nous avons eu des rencontres avec le bureau des cultes du ministère de l’Intérieur. Mais nous ne quémandons aucune reconnaissance officielle. Par nos valeurs de paix, nous sommes au service de la société.

 

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À propos Frédéric Fournier

est pasteur de l’Église protestante unie de France à Massy. Il est engagé dans le dialogue interreligieux notamment avec le bouddhisme. Il pratique et enseigne la méditation chrétienne en région parisienne. .

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