L’originalité de cette approche stimulante est d’étudier non pas la vie et la pensée de Jésus, mais ce qui les a précédées (les influences qui ont pu jouer), et ce qui les a suivies : les communautés et les théologies (au pluriel) de ses premiers disciples. L’ouvrage est une bonne synthèse des recherches exégétiques et archéologiques récentes – en faisant leur place aux travaux conduits dans l’univers juif. Il bouscule un certain nombre d’idées reçues, notamment sur les personnages majeurs du Nouveau Testament : les femmes qui ont été les premières disciples de Jésus ; ses mystérieux frères ; les luttes d’influence féroces entre Pierre, Jacques, Jean et Paul, enfin, l’apôtre autoproclamé – dont est brossé ici un portrait rien moins qu’hagiographique. À la suite de Käsemann (1906-1988, spécialiste allemand du Nouveau Testament, qu’il ne cite pas), l’auteur dénonce le « précatholicisme » de Paul : sa façon de faire de sa théologie sacrificielle une orthodoxie rigide et exclusive.
L’ouvrage de Michel Valois est à la fois très documenté et très « pédagogique ». Mais, malgré une solide formation théologique, l’auteur n’est pas un exégète professionnel et cela se sent, à certains coups de cœur et naïvetés dans l’analyse ! Et l’on n’oubliera évidemment pas, en le lisant, qu’en matière d’exégèse biblique, on n’élabore jamais que des hypothèses… à discuter
Michel Valois, Avant Jésus et après Jésus, Villeurbanne, Golias, 2016, 345 pages.
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