Cette phrase, tant de fois répétée, peut laisser entendre une grande dose de naïveté, accompagnée d’un sourire liturgique obligatoire. Comme un avatar infini du « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ». Dans notre vision du monde et du christianisme, cette fraternité n’est pas une naïveté. Au contraire, elle est une exigence, un vrai projet autant qu’une prise en compte du réel. Cela peut même parfois être difficile d’accepter une fraternité avec quelqu’un qui vous agace, voire vous horrifie ! Dans les pages de notre revue, dans nos journées de réflexion, dans nos Églises, nous ne disons rien d’autre. Nous n’avons pas UN libéralisme unique, une sorte d’orthodoxie à l’envers où seuls celles et ceux qui pensent la même chose auraient droit de cité. Nos références sont multiples, comme sont multiples nos singularités, nos intelligences. Le monde est multiple. Loin de nous voiler la face, nous voulons prendre cette réalité au sérieux, sans renoncement à des convictions fortes mais sans l’arrogance de ceux qui voudraient réduire le concept de Vérité à leurs propres idées. La fraternité n’est pas nécessairement gémellaire, et Dieu pas forcément un tyran entouré de son (petit) club de purs. Osons le Dieu aux multiples facettes !
Nous voulons être à la pensée théologique ce que la démocratie est à la politique : un espace de débats. À l’aube d’une année électorale, du moins en France, nous n’aurons pas une consigne de vote, mais nous re-critiquerons celles et ceux qui voient le monde en noir et blanc et qui menacent la démocratie. Nous ferons de même avec ceux qui réduisent la religion à une dogmatique sclérosante, dans les autres religions comme dans la nôtre. Notre monde mérite mieux que cela. Dieu mérite mieux que cela. Bref, nous défendrons encore l’Évangile et la liberté
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