Une question me turlupine lorsque j’entends et vois nos communautés chrétiennes, au demeurant affichant de « bons sentiments », mais soucieuses de ne pas « exagérer » ou « aller trop loin », « être prudentes, méfiantes, raisonnables et pas naïves » : Jésus, le Seigneur que nous prétendons suivre ne fut-il pas exactement l’inverse de tout ce qu’il nous est conseillé d’être ?
Ne fut-il pas déraisonnable de quitter sa famille et son travail pour partir sur les routes avec une bande de « petites gens » ?
Ne fut-il pas exagéré de vouloir s’en prendre à la sacro-sainte Loi en prétendant qu’elle « était faite pour l’homme et non l’inverse » ?
Ne fut-il pas imprudent de fréquenter les prostituées, les va-nu-pieds et autres repris de justice ou collabos, au détriment du « beau monde » de son époque ?
Ne fut-il pas naïf d’annoncer l’amour inconditionnel de Dieu, alors que les hommes sont si prompts à se juger entre eux ?
N’est-il pas allé trop loin dans l’amour, alors que nous ne sommes, j’allais dire, que des « aime-petits », si soucieux de notre sécurité matérielle ?
« Le christianisme n’a pas échoué, on ne l’a pas encore essayé », disait Théodore Monod qui se définissait comme « apprenti chrétien ».
Et si nous tentions, nous aussi, d’être de ces apprentis ?
Et si nous essayions non point le christianisme des institutions, mais celui de la Parole d’amour de Dieu, sans petits calculs prudents ?
Chiche !
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