Pro Hispania est une association suisse, liée aux Églises protestantes francophones, qui a été créée après la Deuxième guerre mondiale pour apporter un soutien moral, spirituel et financier à l’Église évangélique espagnole, alors victime de l’oppression franquiste.
Les racines du protestantisme espagnol sont récentes, puisqu’elles remontent au XIXe siècle. Ce sont la Révolution industrielle et une plus grande ouverture politique de l’Espagne qui ont favorisé l’évangélisation protestante. Certes, il y a eu au XVIe siècle quelques foyers protestants en Espagne, mais ils ont été très rapidement neutralisés par l’Inquisition.
L’Église évangélique espagnole est donc le résultat du travail d’évangélisation de plusieurs missions, dont celle du Haut Aragon, dirigée par le pasteur réformé français Albert Cadier. C’est lui qui a contribué à fonder en 1909 la revue Étoile du Matin qui est devenue la publication de Pro Hispania.
Cette revue, qui paraît trois fois par an, établit un lien étroit entre les protestants espagnols et les Églises réformées francophones suisses en faisant état de la vie de l’Église évangélique espagnole afin de lui apporter un soutien fraternel et financier. Les rubriques de la revue exposent l’histoire du protestantisme ibérique, l’actualité de l’Église évangélique espagnole, et des sujets relatifs à la société espagnole qui touchent de près ou de loin à la vie du protestantisme.
L’Église évangélique espagnole est aujourd’hui une petite communauté dont les racines sont à la fois réformée et méthodiste. Elle est composée d’une quarantaine d’Églises locales et d’une quinzaine de pasteurs. Il s’agit donc d’une Église modeste, mais dont l’importance pour le témoignage d’un protestantisme progressiste est essentielle en Espagne.
Elle a réussi à devenir financièrement autonome depuis quelques années. Elle continue toutefois à recevoir l’aide d’organismes protestants étrangers pour ses projets de développement dans les domaines de l’évangélisation, la formation et la diaconie. Il faut rappeler que les pasteurs espagnols n’ont acquis le droit de cotiser à la Sécurité sociale pour avoir une retraite de l’État qu’en 1999. L’Église évangélique espagnole a donc dû supporter une charge financière très lourde jusqu’à ces dernières années.
L’Église évangélique espagnole a malheureusement de la peine à se développer dans une Espagne en pleine mutation, marquée par la laïcisation de l’État depuis 1992, la montée de la sécularisation et l’émergence d’un pluralisme religieux.
Elle est aussi obligée de prendre ses distances par rapport aux positions conservatrices et même fondamentalistes d’un protestantisme espagnol en plein essor. Elle veut porter dans la société un message axé sur des valeurs de grâce et de liberté, d’action et de responsabilité, de dialogue et de culture. Elle est très engagée dans l’accueil des gens en recherche, ainsi que des minorités trop longtemps exclues par la société.
Les finances de l’Église évangélique espagnole ne suffisent pas pour mener à bien tous ses projets. Pourtant sa mission est fondamentale, car c’est actuellement presque la seule voix d’un protestantisme progressiste, dans une Espagne qui commence à reconnaître le protestantisme, surtout dans les régions de Barcelone et de Madrid, même si celui-ci n’est pas encore intégré dans les mentalités et n’est pas encore suffisamment accepté dans des régions plus périphériques. Site internet de l’association
Pro Hispania : www.prohispania.org
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