Chacun connaît Gaspard II de Coligny comme la victime emblématique de la Saint-Barthélemy, ce temps de violences extrêmes des guerres de religion du XVIe siècle. Sa vie est, quant à elle, moins connue.
Les 40 premières années de sa vie coïncident avec le développement en France des idées de la Réforme. C’est aussi un temps que les historiens ont qualifié de « beau XVIe siècle », puisqu’il correspond à une période de développement économique et culturel en France, où la Renaissance développe ses plus belles réalisations.
Gaspard II de Coligny naît en 1519 dans une famille de bonne noblesse : son père, Gaspard Ier de Coligny, est maréchal de France, sa mère, Louise de Montmorency, est la sœur d’un des principaux conseillers du roi François Ier, le connétable Anne de Montmorency ; un oncle qui saura conduire son neveu vers les sommets des honneurs et lui assurer auprès du Roi la plus grande influence. Gaspard II passe une partie de son enfance à Châtillon-sur-Loing, où il a pour précepteur Nicolas Bérault, un humaniste proche des « évangéliques » du groupe de Meaux. À partir de 1530, il poursuit sa formation à la Cour avec les enfants du Roi, dont le futur Henri II. C’est à son service qu’il effectue la majeure partie de sa carrière militaire, comme colonel général de l’infanterie française à 28 ans, puis comme amiral de France à 34 ans. Il a également été gouverneur d’Île-de-France et de Picardie.
Comme la noblesse de son temps, il est présent sur les champs de bataille contre l’Espagne ou l’Angleterre. Gaspard de Coligny est également présent à la table des négociations de paix, ce qui lui donna de rencontrer, en 1550, le jeune roi d’Angleterre Édouard VI et, en 1556, le vieil empereur Charles Quint. Deux personnalités bien différentes, la première à l’aube de son règne, la seconde au crépuscule de sa vie, mais qui toutes deux l’impressionnèrent. S’il a connu des victoires sur les champs de bataille, il a aussi connu des défaites ; la plus lourde de conséquences fut celle de Saint-Quentin, en août 1557. À l’issue d’un siège de plusieurs jours particulièrement éprouvant, il ne peut que se rendre à l’ennemi. Fait prisonnier, il demeure captif des Espagnols durant deux ans.
C’est au cours de ces deux années que Gaspard de Coligny aurait découvert « la vraye foi », c’est-à-dire qu’il se serait rapproché du protestantisme, dont sa mère était très proche, et auquel appartenaient déjà son frère François d’Andelot et sa sœur Madeleine de Roye.
Lorsque Gaspard de Coligny se convertit et fait célébrer un culte public en 1560, les réformés sont 2 millions et représentent 10 % de la population française. Ils sont perçus soit comme des « séditieux et des perturbateurs du repos public » soit comme des hérétiques qu’il faut dans les deux cas éliminer.
Après les politiques répressives menées par Henri II et François II, l’échec des tentatives de rapprochement comme le colloque de Poissy en 1561, et le massacre de Wassy en mars 1562, les Réformés prennent les armes. Il s’ensuit une période de guerres de religion. Gaspard de Coligny en a conduit trois, au cours desquelles il a mené les troupes de l’armée protestante.
Pour sceller la réconciliation des catholiques et des protestants après la signature de la paix de Saint- Germain-en-Laye en 1570, qui met un terme à la troisième guerre, le mariage de Marguerite de Valois, fille de Catherine de Médicis, et d’Henri de Navarre, futur Henri IV, est décidé.
C’est après la célébration de ce mariage à Paris, le 18 août 1572, que Gaspard de Coligny est blessé une première fois à la main le 22 août, puis assassiné lors des massacres de la Saint-Barthélemy, dans la nuit du 23 au 24 août 1572.
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