Je visitais à la prison un groupe de voyous qui avaient fait de multiples cambriolages et je les initiais à la lecture de la Bible. J’apportais des cigarettes et nous fumions en parlant de Dieu autour du poêle qui réchauffait un peu la chapelle de la prison.
Ils m’ont dit un jour que l’un d’entre eux – que les gardiens ont immédiatement transféré dans une autre cellule – avait avoué au juge des méfaits que celui-ci ignorait encore, en espérant sans doute une indulgence spéciale. Ils en étaient évidemment furieux.
Et l’un d’eux avait justement lu dans le Nouveau Testament que je lui avais donné la fameuse phrase de Paul :
« Ne vous vengez point vous-mêmes, bien-aimés, mais laissez agir la colère, car il est écrit : À moi la vengeance, à moi la rétribution, dit le Seigneur. » (Rm 12,19)
Cela leur avait semblé tomber juste : ils étaient bien empêchés de se venger et ils remettaient leur colère à la bonne volonté du Seigneur ! Mais ils ont eu un choc en apprenant que leur misérable camarade venait d’être atteint d’une tuberculose maligne. Et ils m’interrogeaient, moi qui connaissais ces choses :
– Était-il possible que Dieu ait ainsi terriblement tenu sa promesse de rétribution ?
Je leur ai retourné la question :
– Qu’en pensaient-ils ? Ils se perdaient en conjectures. Mais en tout cas ils avaient commencé à prier pour sa guérison…
Pour faire un don, suivez ce lien