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La Coupe de France de football : un reflet de la démocratie

Le sport est un des lieux où l’argent peut tout salir. Mais il est aussi un lieu de saine compétition ouverte à tous. Preuve en est qu’à la finale de la Coupe de France de football, le 9 mai dernier, Guingamp (ligue 2) a battu Rennes (Ligue 1). Le sport peut donc être un lieu où la démocratie, l’honneur et la loyauté se rencontrent.

   Actuellement, le football est considéré comme un sport à part. Omniprésent dans les médias, il est la cible de nombreuses critiques qui voient en lui une « machine à fric » plutôt qu’un sport amenant ses propres valeurs. Pourtant chaque année, au mois de mai, a lieu la finale de la Coupe de France, compétition à part dans le monde du football.

Véritable phénomène sportif, la Coupe de France a traversé le XXe siècle. Elle a suivi l’évolution du football et donc en parallèle celle de la société contemporaine. Cette compétition est basée sur un principe unique en Europe : pour participer il suffit d’être affilié à la Fédération Française, d’acquitter le droit d’inscription et de posséder un terrain homologué. Ainsi plus de 6000 clubs se disputent le trophée chaque année, ce qui en fait la compétition la plus disputée au monde. Ce modèle aurait pu ne jamais exister puisque les clubs les plus importants des années 1920 demandèrent que l’on copie le modèle anglais basé sur l’élitisme, ce que refusa la Fédération qui désirait que la Coupe soit un reflet de la démocratie directe : ouverte au plus grand nombre. Les autres nations limitent leurs coupes nationales aux clubs professionnels et semi-professionnels, au détriment du football amateur.

En Europe, seules les coupes allemandes, suisses et françaises se basent sur un système de match à élimination directe. Celui-ci se caractérise par un match éliminatoire pouvant se terminer, en cas de match nul, par la cruelle séance de tirs-aux-buts, ce qui permet à chacun d’avoir sa chance sur un seul match. Ainsi chaque année un ou plusieurs clubs amateurs arrivent à se hisser aux plus hauts échelons de la compétition et à faire tomber les « grands » du football. Les différences entre clubs professionnels et amateurs sont présentes, mais le respect de l’autre et le jeu prédominent. Ce sont les moteurs principaux de la réussite de la compétition. Ainsi en 2000, Nantes (Ligue 1) bat Calais (4e division) en finale, mais le capitaine vainqueur décide de lever la coupe avec le capitaine calaisien en honneur du parcours accompli par les amateurs. Plus récemment, après leur match, les amateurs de Concarneau sont sortis du terrain au milieu d’une haie d’honneur formée par les champions de France lyonnais. Ces marques de respect ne se retrouvent que rarement dans les confrontations entre professionnels.

Cette année jusqu’en 1/16e de finale, le petit poucet était alsacien jouant en régional (7e division). Leur parcours fut marqué par un de ces exploits que la Coupe sait créer : ils éliminèrent Clermont (Ligue 2). Dès la fin de la rencontre, le quotidien des joueurs changea, les médias se relayant pour solliciter les « héros » : le journal L’Équipe leur consacra même une chronique. Cette ferveur populaire autour de la « Grande Dame » s’explique par la volonté toujours présente de cette part de rêve dans la compétition. C’est cette capacité de l’humain à réaliser un miracle à n’importe quel moment qui séduit les gens et donne tout ce charme à la Coupe.

Plus qu’une compétition, la Coupe de France est un état d’esprit. En passant outre à l’argent qui est le moteur du football professionnel, elle permet de faire perdurer le football comme un sport porteur de véritables valeurs : morales tout autant que sportives.

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