a été, une fois de plus, mise en question et cela dans une émission télévisée. Un théologien, de confession orthodoxe, déclarait qu’en ce qui concerne les protestants le dialogue oecuménique était vain puisqu’ils ne sont jamais d’accord entre eux.
En fait, le protestantisme est infiniment plus uni qu’on le prétend. Il est bon de le rappeler quand, fin octobre ou début novembre, nous fêterons la Réformation. On nous reproche nos divisions. L’union protestante, portée par des principes immuables, est certes moins visible que l’unité de l’Église romaine, mais elle n’en est pas moins très profonde.
Les grands principes du protestantisme (la grâce seule, la foi seule, l’Écriture seule), qui s’épanouissent dans la devise « à Dieu seul la gloire », ne définissent pas des doctrines, même s’ils peuvent les irradier. Ils qualifient et orientent le protestantisme de manière fondamentale. Ils correspondent à une piété, ils définissent ainsi un style et un état d’esprit, une manière de croire. Ils ne sont pas des dogmes, même s’ils peuvent marquer nos pensées théologiques. Ils ne sont pas à saisir au niveau doctrinal d’abord, aussi important serait-il, mais à celui, plus essentiel, de la vie profonde. Ils caractérisent dans l’unanimité ce que l’on pourrait appeler l’être même du protestantisme, son âme, son essence, non ses institutions il est vrai très diverses. Là où le catholicisme romain ressemble à une grande maison habitée par des familles différentes, le protestantisme, lui, ressemble plutôt à une seule famille répartie dans des maisons différentes. Une unité visible et extérieure avant tout, d’un côté ; une union profonde et intérieure avant tout, de l’autre.
Pour faire un don, suivez ce lien