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La leçon de Marie à Jésus

Pour Gilles Castelnau ce tableau du Caravage est le symbole de l’éducation donnée à Jésus qui a fait de lui le vainqueur du mal.

   Ce que la Bible dit de Marie me semble bien présenté par ce tableau du Caravage, qui était d’ailleurs un peintre catholique, La Vierge au serpent de 1605, qui est à la villa Borghese à Rome. Il représente Marie en train d’apprendre à l’enfant Jésus, petit garçon de 5 ou 6 ans, à marcher sur un horrible serpent. Ce serpent symbolise évidemment toutes les puissances du mal qui menacent les hommes, avec une force redoutable, mortelle. Ces forces du mal contre lesquelles Jésus s’est dressé pendant tout son ministère et qu’il nous enseigne à vaincre, par la puissance de l’Esprit divin :

   Je vous ai donné le pouvoir de marcher sur les serpents et toute la puissance de l’ennemi. (Lc 10,19)

   Marie, après avoir dit

   Je suis la servante du Seigneur (Lc 1,38)

pour avoir cet enfant venu de Dieu, a dû ensuite, l’éduquer et l’initier à ce qui devait être le symbole de toute sa vie et devrait être celui de tout homme : marcher sur le mal.

   Marie lui a sans doute enseigné ses premières prières, lui a expliqué son destin, qui est celui de tout fidèle, déjà bien connu dans l’Ancien Testament. Et grâce à elle aussi Jésus a bien accepté de vouer sa vie à cette lutte à ce salut du monde, jusqu’à ce qu’il se soit tellement identifié à cette vocation que, pour nous, il n’est plus tant l’homme- Jésus que le Christ, le Fils du Dieu Très-Haut.

   Marie, par son acceptation de cette mission, entre dans la grande chaîne de tous les fidèles, à commencer par Abraham, Moïse, le prophète Élie, le roi David. Elle collabore avec Dieu pour son oeuvre en ce monde en apprenant à son fils, avec tendresse et fermeté, que l’on peut marcher sur les serpents, qu’il le faut ; elle l’a encouragé à surmonter sa peur et sa répulsion, à résister à la tentation de la fuite, de l’indifférence ; à ne pas pactiser, transiger, chercher son seul avantage, son seul profit, son égoïsme, son prestige… son niveau de vie !

La foi, c’est bien cela.

   Marie, bénie entre toutes les femmes parce qu’elle a été mêlée de façon privilégiée au grand combat de Dieu ; Marie qui a fait émerger Jésus des brumes de l’enfance jusqu’à être pleinement le Christ. Bien d’autres, avec elle, y ont aussi contribué. Luc mentionne les rabbins enseignant dans le temple, qui s’émerveillaient de l’intelligence avec laquelle Jésus comprenait les choses de Dieu : souvenons-nous de l’aisance avec laquelle, plus tard, il citait le prophète Ésaïe dans la synagogue de Nazareth pour y enraciner sa vocation (Lc 4,17).

   Joseph aussi, bien sûr,

dont la Bible ne nous rapporte que la profession et le nom. Tous ceux, modestes inconnus qui lui ont appris, comme nous le faisons encore aujourd’hui pour nos enfants, à se reconnaître dans les récits bibliques : eux aussi, à leur manière, lui ont appris à marcher sur les serpents. Jusqu’à ce que ni maître ni mère n’aient plus d’importance : heureuse est la femme qui t’a porté en elle et qui t’a allaité, lui crie quelqu’un. Mais il répond : heureux plutôt ceux qui écoutent la Parole de Dieu et lui obéissent. (Luc 11,28)

Jusqu’à ce que transparaisse,

seule, pour nous la silhouette de Celui en qui nous reconnaissons l’authenticité de la vie humaine, en qui nous contemplons la Présence divine elle-même : le Fils du Très-Haut devenu Dieu parmi nous, l’Unique, le sauveur de sa mère, de ses maîtres, de ses disciples, de tous ceux qui veulent bien, comme nous, apprendre de Lui à marcher vraiment sur les serpents, dans l’Esprit de Dieu.

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À propos Gilles

a été pasteur à Amsterdam et en Région parisienne. Il s’est toujours intéressé à la présence de l’Évangile aux marges de l’Église. Il anime depuis 17 ans le site Internet Protestants dans la ville.

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