Gilles Castelnau met en parallèle deux timbres émis récemment par la Suisse et la France en l’honneur de Calvin. Il découvre des différences notables et révélatrices…
En l’honneur du cinquième centenaire de la naissance du Réformateur protestant, des timbres ont été émis, notamment en Suisse et en France.
Le timbre suisse est une photographie d’une statue de Calvin prise d’un peu en dessous, technique classique qui donne au visage une impression supérieure, assurée, légèrement dominatrice. Le fait que la photo représente une statue de pierre blanche lui ajoute une touche de tranquille fermeté. Le soleil qui l’éclaire par derrière donne de la vie à la pierre froide. Le clocher gothique et le coin d’un palais évoquent l’ancienne Genève – l’inscription précise qu’il s’agit de son 500e anniversaire – dont on comprend que Calvin y tenait une place supérieure, assurée, légèrement dominatrice et de tranquille fermeté. Calvin est devenu une pierre importante de la cité. Genève est notre ville dont nous sommes les citoyens assurés…
Le timbre français voulant sans doute que l’on se souvienne que Calvin était français ne mentionne pas Genève. Il ne mentionne évidemment pas la France que Calvin avait quittée pour sauver sa vie alors que les protestants y étaient brûlés vifs par dizaines. Il focalise l’attention sur la personne même de Calvin en précisant son prénom, ses dates de naissance et de mort, et en reproduisant une page sans doute écrite de sa propre main, nerveuse, penchée. Son portait le montre bien différent de celui de Genève, vivant, actif, penché vers son interlocuteur qu’il s’efforce sans doute de convaincre. Sa bouche est ouverte, ses yeux vifs, son petit bonnet et son vêtement simples et sans prétention. Il est l’un de nous et nous pouvons tous nous identifier à son dynamisme et à son intelligence, avec fierté et fraternité.
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