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Dieu raconté à un ami

Camille Jean Izard a essayé de dire à un ami comment il pense Dieu. Mais il sait bien que penser n’est pas croire, mais prépare et purifie l’acte de foi.

Tu me demandes de te dire en quelques lignes, le plus simplement possible, ce que je pense lorsque je dis : « Dieu ». Tu sais que je ne pense pas Dieu en dehors du vécu, de l’expérience de la vie. Né au Maghreb, ayant consacré quarante ans de ma vie à la recherche scientifique dans le champ de la biologie cellulaire et de la génétique, il va de soi que ma conception de Dieu reste marquée par mon histoire. De celle-ci, mon orientation théologique privilégie un monothéisme sans partage. Certes, je n’ai pas trouvé Dieu sous mon microscope, mais j’ai parfois éprouvé sa présence dans la joie de la confirmation d’une hypothèse ou dans la surprise d’une trouvaille. Comme Théodore Monod, je crois à l’unité du vivant ; mon Dieu est Un et il surprend. Ceci est de l’ordre de la conviction intime ou si tu préfères du témoignage intérieur de l’Esprit de Dieu.

  Je me méfie de toutes les dogmatiques d’où qu’elles viennent, car je n’oublie pas ce fondement de la pensée réformée, à savoir que c’est tout l’homme, donc sa raison aussi, qui est touché par le péché. Mais ne parlons pas ici du soi-disant péché originel, transmissible par voie héréditaire ; une faute que je n’ai pas commise. Parfois je pense que mon Dieu a commis une infime erreur de calcul, aux conséquences dramatiques, et s’efforce de réparer cette flétrissure.

  S’il est vrai que « l’homme est une espérance de Dieu » (pasteur Charles Wagner), alors Jésus-Christ ressuscité est son espérance comblée ; Jésus-Christ, qui n’est pas Dieu, m’est aussi nécessaire que l’air que je respire ; il est Fils de Dieu dans sa proximité unique avec celui qu’il appelle son « Père », mais sans jamais passer à la limite et se perdre en Lui.

  Mon Dieu est « Amour » et « Lumière incréée ». Il est connu comme inconnu. Il ne se démontre pas, il se montre. Il se donne à connaître dans le regard d’un enfant ; parfois il se cache et se révèle dans son absence à condition que celle-ci soit ressentie. Mon Dieu a parfois les prévenances et la tendresse d’une Mère comme le laissent entendre quelques passages de l’Écriture. Les chemins qui vont vers Dieu et qu’il parcourt pour venir vers nous sont innombrables et je ne me sens pas le droit de barrer l’un ou l’autre. Il est ma liberté et mon espérance. Il est Énergie et il est toujours au travail (Es 40,28-30) : Il ne se lasse pas (Jn 5,17).

  Un dernier mot : Mon Dieu a de l’humour ; l’autre soir, j’ai entendu : « Tu travailles trop ; si on jouait au poker ? » – « D’accord, mais j’ignore tout de ce jeu. » Il m’a répondu : « Pas de souci ! Tu peux gagner ; ma grâce te suffit. » (II Co 12,9).

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À propos Camille Jean Izard

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