Les avancées de la science posent des problèmes nouveaux. Tant dans le domaine éthique que dans le domaine religieux !
Alexandre Lacroix, dans l’éditorial du magazine « Philosophie » N° 5 rapporte que des scientifiques de Shangai sont parvenus à transférer des noyaux de cellules humaines dans des ovules de lapine au préalable énucléés. Ce pseudoembryon s’est développé mais n’a pas vécu longtemps. La question se pose néanmoins de savoir s’il était humain ou animal. L’auteur continue en rappelant qu’ « on sait fabriquer des moutonschèvres. Rien n’empêche d’imaginer l’arrivée prochaine des hommessinges : il paraît important de s’interroger sur les conséquences métaphysiques, politiques, sociales, de cette ère qui s’annonce, où les frontières de l’humain risquent d’être débordées ».
Laissons de côté les autres questions que tout ceci pose en effet et demeurons sur le terrain de la théologie :
Baptiserait-on un homme-singe ? D’ailleurs, à sa mort l’homme-singe aurait-il sa place au Paradis des hommes où il retrouverait – comme nous – les êtres qui lui étaient chers : son père (ou sa mère) singe et ses grands-parents singes ?
On peut naturellement répondre qu’avant de baptiser quelqu’un il faut d’abord, bien sûr, dialoguer avec lui. Mais ce n’est pas toujours le cas : on baptise bien certains enfants handicapés qui n’ont pas la même compréhension que nous.
Il me semble, comme dit le Psaume 150, que Dieu est le Père de « tout ce qui respire ». Et comme le baptême est, avant tout, le signe de sa présence aimante, il vaut mieux baptiser un « demi-singe » que refuser de baptiser un « demi-homme ».
Il s’agit, bien sûr, de questions très théoriques et abstraites, mais Alexandre Lacroix a certainement raison de nous interroger comme il le fait sur leurs « conséquences métaphysiques »
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