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Les mots de la théologie

 

La première phrase de l’avant-propos claque : « La théologie s’écrit encore, mais elle ne se lit presque plus. » Pour qui partage cette asser­tion, ce lexique est essentiel. Il est produit par deux maîtres de conférences du département de théologie à l’université de Lorraine (Metz). Il convient de préciser que ce département est assez unique dans l’université française. S’appuyant sur le droit local, il dispense un enseignement sur les trois monothéismes, judaïsme, christianisme et islam, sans lien de subordination avec les institutions religieuses. Les auteurs ont voulu ici « reprendre quelques-uns des principaux concepts utilisés dans la théologie catholique et chrétienne la plus « classique » pour essayer d’en éclaircir le sens aujourd’hui ». Nous sommes très loin de la doctrine, ce que n’est justement pas la théologie comprise comme une « démarche qui s’inscrit toujours dans un contexte », dont le sens devient peu à peu obscur. Ce lexique fait oeuvre de ressourcement, dans les deux sens : un « retour aux sources » et un « rafraîchissement ». Il y a bien sûr un parti pris des auteurs, assumé et bien expliqué dans l’avant-propos, faisant de leur lexique un manifeste. Leur ouvrage est une « entreprise de traduction du vocabulaire théologique classique en propositions philosophiques », c’est leur option théo­logique selon laquelle il existe un « vocabulaire philo­sophique de la rationalité commune » leur permettant de reprendre et de rafraîchir le vocabulaire ancien en étant en dialogue avec le contemporain.

36 entrées ont été choisies, de l’Alliance à la Tri­nité. Pour chaque mot, il est d’abord proposé une phrase courte qui n’est pas une définition, quelque chose de très suggestif, contestable également mais les auteurs ne cherchent que le débat et sont conscients de la nécessité d’approfondir. Par exemple, pour le mot Croix : Trouver sa force dans la faiblesse. Incarnation : La vérité qui touche. Loi : Pas de vie spirituelle sans orien­tation éthique. Péché : Nos limites, révélées comme déjà dépassées. On voudrait toutes les écrire mais la place manque. Puis la notice développe sur quelques pages seulement la compréhension du concept et invite le lecteur à aller plus loin.

Le résultat est conforme à la promesse de départ, un vrai ressourcement.

Anthony Feneuil, Yves Messen, Lexique de théologie. Ressourcements, Genève, Labor et Fides, 2022, 188 pages.

 

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À propos Olivier Guivarch

est secrétaire national d’une fédération syndicale de salariés, après avoir étudié la théologie protestante et exercé le métier de libraire. Il participe au comité de rédaction depuis 2004.

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