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La liberté : de l’esclavage au service divin

 

Le livre de l’Exode peut être considéré comme un combat digne d’un film de superhéros. D’un côté, nous avons le Dieu unique, ineffable et libérateur, et de l’autre Pharaon, le représentant humain d’un polythéisme trompeur qui lui garantit les pleins pouvoirs… dont celui de faire des enfants d’Israël des esclaves. Cependant, les deux partagent un point en commun dans la relation qu’ils entretiennent avec ces derniers.

En hébreu, si la racine du mot qui désigne l’esclavage est Avad : Ayin-Vet-Daleth, elle est également celle qui décrit le service divin. La racine du mot pour décrire le service à Pharaon et celui à l’Éternel est donc la même.

Aussi étrange que cela puisse être, il existe donc une tension intrinsèque entre l’esclavage et le service divin. Mais alors, quel enseignement pouvons-nous en tirer ?

Si nous acceptons de basculer vers une interprétation métaphorique de la Torah, la tradition hassidique considère que Pharaon est le symbole de notre penchant destructeur au sein de nos vies intérieures respectives.

De plus, le livre de Bereshit nous apprend que le sens premier de la racine A-V-D est labourer, autrement dit : travailler la terre. Ceci nous ramène à la création du premier être humain, Adam, qui comme son nom l’indique, est fait de terre. Alors quand Adam et Eve sont chassés du Jardin d’Éden, et que l’Éternel les condamne à devoir travailler la terre, c’est à dire la matière dont ils sont faits, le texte semble suggérer que peu importe ce que nous sommes amenés à faire lors de notre séjour sur terre, tout n’est que travail de l’âme.

Cependant, travaillons-nous pour notre pharaon intérieur ? Ou pratiquons-nous le service divin ?

S’il appartient à chacun de trouver sa réponse, il semblerait que plus nous sommes conscients que tous nos faits et gestes résonnent dans le ciel comme ils résonnent dans nos cieux, plus nous avons la possibilité de dédier notre existence à sortir d’Égypte et rejoindre pas à pas le service de Dieu.

Comme le chantait Aretha Franklin… Oh freedom

 

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À propos Étienne Kerber

Après une carrière de dix ans dans la musique Rock avec son groupe Les Shades, Étienne Kerber devient rabbin au sein de la Communauté Juive Libérale. Passionné de mystique, de hassidisme et de méditation juive, il enseigne ces derniers à l’École Rabbinique de Paris. En Novembre 2021, il a sorti chez Actes Sud Chercher l’étincelle, un essai sur les enseignements du Baal Shem Tov, le fondateur du hassidisme.

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