Le dogme de l’Assomption de Marie

Au centre du discours théologique sur Marie, il me semble que nous trouvons cette considération : « Si donc Dieu a donné à la sainte Vierge de pouvoir, par son libre consentement à la maternité, ouvrir le monde à l’éternelle miséricorde de Dieu, ce «oui» est véritablement, tout au fond, sa parole à elle, son acte » (K. Rahner, Marie Mère du Seigneur, p. 76-77).

Pour elle-même et pour tous, Marie a corporellement reçu le salut. La maternité de Marie n’est pas simplement un phénomène biologique. Elle est également manifestation accomplie de la foi – ce « oui » de Marie qui permet à Dieu de poser librement son don. Ce « oui » donc, en tant qu’il exprime la participation obédientielle de Marie à la réalisation du salut librement voulu par Dieu. C’est par cette femme, pour que l’humanité puisse accéder à l’existence promise dans le ciel, que Dieu commence à se tenir au plus extrême de sa proximité à l’être humain. La proximité dont nous parlons est bien ici celle qui se révèle à travers l’acte du Christ – sa vie, sa mort et sa résurrection. D’une certaine manière, il peut être dit que Marie est l’image parfaite de la rédemption : c’est tout entier, sans aucune réserve, qu’elle reçoit le salut destiné au tout de l’homme – et il faudrait encore évoquer non seulement la maternité, mais aussi la présence silencieuse de Marie à la mission de son fils et Seigneur.

Au terme de sa vie terrestre, Marie est d’emblée glorifiée ; elle est retirée de la terre pour accéder, comme spontanément, à la vie du ciel. Le dogme de l’Assomption (1950) affirme donc que l’achèvement de Marie se réalise au ciel : la véritable fin de Marie est sa réalité corporelle et spirituelle en tant qu’elle est accomplie et glorifiée. Du point de vue de l’histoire du salut, l’Assomption de Marie est une expression du commencement de la transformation du monde par la résurrection du Christ.

Pour faire un don, suivez ce lien