Fais ta part

« Et une voix fit entendre des cieux ces paroles : Tu es mon Fils bien-aimé, en toi j’ai mis toute mon affection. » (Marc 1, 11)

 Alors que mon fils prépare son entrevue avec le pasteur pour déterminer s’il souhaite être baptisé, il débarque dans ma chambre et me pose une question dont seuls les enfants ont le secret : « Peut-on croire en Dieu comme chrétien sans savoir si on croit en Jésus ? » Hum ! Ce n’est pas notre première discussion, mais je ressens que cette interpellation profonde est formulée à un moment propice, un kairos. Après lui avoir expliqué que l’on peut effectivement croire en Dieu sans que Jésus soit central, tels les juifs, les musulmans pour ne citer qu’eux, je m’aventure à lui affirmer qu’être chrétien, c’est croire que Jésus-Christ est le Fils de Dieu. Me voilà embarqué pour lui dire en quelques mots simples que Dieu est venu sur terre, à un moment de l’histoire, à la rencontre de l’être humain avec cet homme si particulier, Jésus. Qu’il en est mort et que, justement, ce qui caractérise le chrétien – et ce pourquoi il porte ce nom – c’est qu’il croit que ce Fils de Dieu est ressuscité, et que le cours du monde en est changé. Que l’espérance est là : les paroles d’amour de Jésus sont toujours vivantes, et nous soutiennent dans notre vécu avec les autres. Fin du catéchisme improvisé ? Non, car je sens qu’il faut actualiser. Alors je me lance : le christianisme, c’est la « religion du colibri », à l’image de ce petit oiseau qui transporte des minuscules gouttes d’eau avec son bec pour lutter contre le feu, et qui est utilisé comme emblème par l’écologie pour indiquer que même le plus petit peut aider à préserver la Terre, simplement en engageant ses moyens. Pas vouloir la perfection en appliquant à la lettre des centaines de commandements, non, juste écouter et agir au mieux, avec conviction, éclairés sur notre chemin de vie par quelques paroles transmises de Jésus. La réponse de mon fils jaillit alors en conclusion de notre échange : « Le baptême, en définitive, c’est cet engagement pris à faire notre part pour changer le monde et aider les autres, avec quelques gouttes d’amour données par Jésus. » Tout est dit.

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