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Demander la bénédiction

 

Qui demande ou reçoit la bénédiction ? Être bénis par qui ? « Entre l’extrême perte de sens de la bénédiction et l’exigence d’effets visibles, comment développer une théologie de la bénédiction qui compte avec la puissance divine mais sans en perdre le sens de l’incomplétude ? »

Professeur de théologie pratique à Genève et à Strasbourg, Élisabeth Parmentier précise qu’elle se situe dans la « tradition protestante luthérienne et réformée, qui a perdu le goût et le sens de la bénédiction ». « Un désir d’être bénis, vraiment ? », s’interroge la praticienne. « Si l’on en croit la tendance croissante des contemporains de marquer les espaces et les réalités de leur vie par des bénédictions de toutes sortes, il est nécessaire d’interroger cet engouement ».

É. Parmentier propose des « éléments de compréhension » avec comme perspective « un concentré de tous les espoirs » et des affirmations théologiques : « la bénédiction inconditionnelle qui nous précède », « l’ouverture du Royaume dans une vie qui reste menacée ». Progressivement, le lecteur s’ajuste aux différentes nuances de sens et circonstances des bénédictions, dans les diverses traditions.

Sera bien sûr évoqué le sens de la bénédiction nuptiale, propre au protestantisme mais souvent inconnu. É. Parmentier y voit non pas la perfection mais un acte qui assume la fragilité humaine. Et la bénédiction de la seconde chance ? « Peut-on bénir un divorce ? » interroge la théologienne. Il est aussi question de « bénir pour la prospérité, question aussi de délivrance de l’angoisse, d’obsessions, des addictions et des forces destructrices ».

Cet ouvrage très riche surprend encore par un chapitre dont le titre est : « Un robot peut-il bénir ? La plus-value de l’humanité ! »

Même en l’absence de référent divin, Élisabeth Parmentier suggère que la bénédiction traduit « le courage de l’incomplétude ». « Une bénédiction qui assume la fragilité humaine et dont les partenaires s’engagent à se porter mutuellement dans leurs faiblesses, et trouvent là précisément le sens de leur vie », n’est-ce pas un propos d’actualité en 2021 ?

Élisabeth Parmentier, Cet étrange désir d’être bénis, Labor et Fides, 2020, 344 pages.

 

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À propos Michèle Pourteau

a été enseignante en IUFM pour la formation des professeurs des écoles. À la retraite, elle poursuit des activités de formation, que ce soit au Bénin à Songhaï, centre de formation agricole pour l’élaboration des projets d’entreprise des agriculteurs, ou dans le cadre d’une université de théologie en ligne (domuni.org).

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