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De quoi sommes-nous sauvés ?

Bonne question ! Elle me fait d’abord penser à l’Armée du Salut. Je les ai vus à l’œuvre. Dans un style bien différent du mien, les salutistes vont au sauvetage d’innombrables détresses matérielles, physiques, morales, spirituelles, sans jamais se décourager, portés par l’espérance et par la foi. Deo gratias, alléluia !

Cette question vient ensuite me rappeler que le christianisme est généralement qualifié, avec d’autres, de « religion de salut » – une expression redoutablement ambiguë : pour qui n’y prend pas garde, elle implique que cette « religion » serait une institution destinée à procurer un salut à ceux qui, sans lui, seraient désespérément voués après leur mort à une perdition et des tourments éternels. Enfer, purgatoire, tourments ou afflictions de toutes sortes : les illustrateurs médiévaux n’ont pas chômé pour nous en inspirer la crainte et nous inciter à recourir d’autant plus assidûment aux « moyens de salut » que « la religion » ou « les Églises » sont censées être préposées à nous distribuer.

« Moyens de salut », je n’aime pas cette expression, par exemple à propos de la sainte cène. Elle donne trop à penser que, par le pain et le vin, on recevrait des morceaux ou des gages de salut. De là à en faire le commerce ou en tirer profit comme les réformateurs l’ont si pertinemment reproché à toute une prêtraille de leur temps, il n’y avait et il n’y a encore qu’un pas : celui que l’on franchit en disant par exemple de l’Église qu’elle est une « institution de salut ».

C’est dans le fond de cela que nous devons être sauvés : de l’idée ou mieux encore de la croyance que Dieu pourrait à notre mort nous abandonner à quelque enfer ou éternel purgatoire. Calvin, hélas, y croyait aussi avec sa doctrine de la « double prédestination » : les uns au salut, les autres à la perdition. Qu’arrivera-t-il à notre mort ? Nous n’en savons rien. Mais j’ai en Dieu cette confiance qu’il a éternellement pour nous l’amour et la sollicitude d’un véritable Père.

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À propos Bernard Reymond

né à Lausanne, a été pasteur à Paris (Oratoire), puis dans le canton de Vaud. Professeur honoraire (émérite) depuis 1998, il est particulièrement intéressé par la relation entre les arts et la religion.

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