Écoutons-nous les uns les autres !

Assis à la terrasse d’un bar pour le petit café matinal, je suis rejoint par une personne de l’Église locale qui vient faire ses courses au marché couvert. La discussion s’engage. Elle me parle d’une personne qui, souffrant de la solitude, est très demandeuse de relations. « À mon niveau, je ne peux faire qu’une chose, c’est l’écouter ! » Cette parole me renvoie à la nécessité de l’écoute dans mon histoire. Combien de fois, en effet, ai-je assisté à des libérations chez des personnes qui s’étaient senties écoutées ! Dans un monde où toute occupation succède à une autre, où l’agenda est rempli d’un tas de choses à faire, il me semble qu’il y a un déficit d’écoute.

Trouver le temps de s’asseoir, se rendre disponible à la parole de l’autre me semble, par expérience, non seulement nécessaire mais prioritaire. Vital. Être écouté, c’est exister. C’est retrouver la possibilité d’un chemin et une dignité. Je me souviens qu’il y a quelques années (en 2013), un député de la République a fait un tour de France à pied pour rencontrer les gens là où ils vivent dans le but de se mettre à leur écoute. Sur le chemin et dans les lieux de vie, la parole s’est libérée ! Les silencieux sont sortis de leur isolement. Les invisibles ont pris visage !

Je crois que, trop souvent, nous nous employons à chercher des solutions avant d’écouter ce que vivent réellement nos contemporains. Nous négligeons peut-être alors cette étape nécessaire de l’empathie liée à la disponibilité du partage de vie. Un certain Jésus de Nazareth, dans ses pérégrinations, s’est souvent arrêté dans des lieux de vies à la rencontre de femmes et d’hommes qui, à son contact, se sont sentis aimés par sa présence écoutante.

À l’heure où s’ouvre une nouvelle année, dans les conditions difficiles que nous traversons, ne pourrions-nous pas faire de 2021 l’année de l’écoute ?

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