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Les beautés du catholicisme

 

Je confesse volontiers qu’il ne m’est pas désagréable d’assister à une messe catholique. Cela m’est d’ailleurs plutôt agréable. Pourtant, je ne suis pas un grand défenseur de l’Église romaine. Son clergé exclusivement masculin ou son organisation autoritaire me posent problème. J’en dénonce l’ingérence politique, la misogynie et l’homophobie. Je m’indigne de ses manquements dans les affaires de prédation sexuelle ainsi que des relations entretenues avec certaines idéologies réactionnaires. Et il existe évidemment de nombreux points de foi qui ne résonnent pas en moi.

L’Église chrétienne doit être inclusive, démocratique, libre et en mouvement. L’Église romaine est immobile, intransigeante et verticale. Difficile de m’y retrouver. Mais cela établi, j’ajoute : que de beautés dans la foi catholique !

Ainsi du culte marial dont il est difficile de ne pas reconnaître la douceur et la beauté : que celui qui n’a jamais été ému par un Ave Maria jette la première pierre ! Mais aussi l’encens, cette senteur qui – ayant flotté sur les autels de bien des religions depuis des âges immémoriaux – semble intemporelle. Ou encore l’extrême solennité qui entoure l’eucharistie : sans partager ce dogme nous pouvons admettre que le catholicisme sait donner à l’élément central de sa foi une grandeur certaine. Si on en sort souvent sur sa faim quant au message évangélique, la messe catholique sait susciter l’émotion et peut parfois tendre même au sublime.

Et peut-être suis-je frappé par ces beautés catholiques car ce sont là des carences protestantes. Non pas le culte marial, l’encens et l’hostie (rassurez-vous) ! Mais l’émotion. Et parfois, le sublime, cette communion indicible. À être trop cérébral, l’austérité protestante peut se muer en froideur académique et nos cultes devenir des cours magistraux. Parfois, ce n’est pas l’esprit qui a besoin d’être convaincu mais le cœur qui a besoin d’être ressuscité par ce mouvement de l’âme qu’est l’émotion. Et pour les solitudes juxtaposées que sont les hommes et les femmes de nos siècles, quoi de plus précieux que l’émotion partagée ?

 

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À propos Maxime Michelet

est étudiant, diplômé d’un master d’Histoire contemporaine à la Sorbonne ; issu d’une famille de tradition athée, il a rejoint le protestantisme libéral à l’âge adulte à travers le temple de l’Oratoire du Louvre de Paris.

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