Voilà ce que déclare l’événement de Pâques. L’évangéliste Matthieu le raconte au moment où Jésus meurt sur une croix (Matthieu 27,50-53). Les tombeaux, que la langue grecque désigne par le terme « mémorial », s’ouvrent. Ceux qui étaient endormis sont réveillés. Ils sont relevés. Ils vont se mettre à arpenter la ville pour faire voir autre chose qu’un monde assoupi et pour révéler autre chose qu’une histoire exsangue. Cette insurrection de la vie a lieu au moment où Jésus rend l’esprit, le souffle. Le souffle s’empare alors du monde pour le pousser à nouveau à la vie. Pâques, c’est la fin de ce qui étouffe notre vie. Être fils et fille de Pâques, c’est ne pas manquer d’air. Peu importe qu’on nous le reproche.
L’esprit divin fait voler en éclats les tombeaux de notre histoire, tout ce qui nous maintient dans la mémoire de ce qui a été fait, de ce que nous avons été, et qui nous empêche de devenir. L’esprit divin fait voler en éclats les catégories sociales, religieuses, politiques, familiales et toutes celles qui enferment notre identité dans un tombeau de préjugés, d’étiquettes, qui nous assignent à résidence. Toutes les normes sont volatilisées par le souffle divin qui ne s’intéresse qu’à ce qui nous rend infiniment plus vivants parce qu’infiniment plus libres. Nos choix de vie, notre manière d’être, ne dépendent de personne d’autre que nous-mêmes. Nous ne sommes plus condamnés à avoir la religion ou l’athéisme de nos parents. Nous ne sommes plus condamnés à assumer les idéologies de nos maîtres. Nous ne sommes plus condamnés à nous habiller comme nos amis. Nous ne sommes plus condamnés à être des victimes ou des dominés à perpétuité. Nous n’avons plus besoin de nous justifier à tout bout de champ d’être sur Terre et d’y prendre bonne place. Debout les morts ! C’est le cri de ma foi.
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