Les textes bibliques furent rédigés d’abord pour être entendus, avant d’être lus. Peu de personnes savaient lire. Les chrétiens voulurent faire entendre ce qu’ils estimaient être la « Bonne Nouvelle ». La rédaction de ces textes relève d’une grande complexité et d’une construction parfois digne d’une cathédrale. Oui mais pour qu’ils soient entendus ! Or, lorsque l’on écoute un texte, il faut que celui-ci remplisse notre cerveau au plus vite, qu’il parvienne à nous convaincre sans que l’on retourne à la page précédente. Le style de la « parénèse » répond à cette exigence. On pourrait traduire ce mot par « exhortation ». Mais c’est plus que cela : c’est mettre l’auditeur devant un choix. Pour cela, on force le trait.
Le style « parénétique » ne recherche pas d’abord la subtilité d’un choix rationnel, mais il nous touche au cœur. Par exemple, au travers des lettres de Paul, et des autres, les auteurs nous posent des questions. Ils nous « exhortent » à un choix, que l’on pourrait formuler ainsi : « Et vous, que feriez-vous dans cette situation ? »
Cela touche l’éthique, le choix moral, mais aussi la foi. Parfois, cela peut nous sembler à la limite de la caricature mais, encore une fois, cela agit sur notre ressenti immédiat d’auditeur. De plus, il faut rapporter cela au contexte de l’époque.
La parénèse peut aussi employer un style apocalyptique. Ce style n’est rien d’autre que la science-fiction de l’époque afin de traiter de manière cosmique les réalités présentes, pour mettre chacun devant sa conscience. Le jugement dernier de Matthieu 25 et le livre de l’Apocalypse nous exhortent, nous provoquent : et vous – pour citer une référence plus contemporaine, celle de La guerre des étoiles – basculerez-vous « du côté obscur de la Force » ?
La parénèse nous invite donc à choisir, à être libres de nos convictions.
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