Le mu’tazilisme fait partie des courants théologiques les plus anciens de l’islam (début du VIIIe siècle). Pour comparaison, il est plus vieux que le sunnisme (aujourd’hui majoritaire) de plus d’un siècle (celui-ci ne sera définitivement constitué qu’à la fin du IXe siècle). Parmi les idées les plus marquées du mouvement, l’importance qu’il accorde à la raison comme outil théologique ; et à l’Unicité et à la Justice de Dieu, comme principes théologique.
Toutefois, ces principes ont plusieurs implications, comme par exemple, celle d’affirmer que la nature du Coran est créée. En effet, Dieu se caractérise par certains aspects qui lui sont propres, le premier étant celui de l’éternité. À ce titre, il ne peut y avoir de co-éternel à Dieu ; si c’était le cas, Son unicité absolue serait imparfaite. Or l’imperfection étant un défaut, elle ne peut caractériser le divin. Par conséquent, les mu’tazilites ont dit que le Coran était bien la parole de Dieu, mais au sens figuré. Dieu a inspiré la révélation aux prophètes, Mahomet compris.Le Coran a été créé par Dieu via l’intermédiaire des hommes, dont le Prophète en particulier.
À l’inverse, affirmer que le Coran est une dictée céleste, comme le font les sunnites, avec des mots proprement divins, c’est faire du Coran une Parole incarnée de Dieu sur terre. Ce que certains théologiens protestants ont désigné par le mot « inscripturation. » C’est pour éviter ce qu’ils ont estimé être une atteinte à Son unicité, cette inscripturation « islamique » donc, que les mu’tazilites ont dit que le Coran était créé.
Le Coran, n’étant pas incréé, n’est pas parfait, il n’y a pas toutes les réponses dans le texte. Il faut donc le soumettre à notre raison. Car en dernière analyse, il n’en demeure pas moins que le Coran est un guide, une source de renouvellement spirituel, mais aussi et surtout, une lumière pour nous dégager une voie, à nous êtres humains, dans les brumes de l’incertitude de notre condition d’humanité.
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