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La prédication du temps de la Réforme

Le protestantisme et la prédication ont un lien étroit. Un réformateur de Zurich, Heinrich Bullinger, écrivit même que « la prédication de la Parole de Dieu est la Parole de Dieu » dans la Confession Helvétique Postérieure, grand texte réformé du XVIe siècle. C’est conscient de ce lien, qu’il rappelle en introduction, que l’historien Max Engammare s’est penché sur la forme que prenait la prédication au tout début de la Réforme, en Suisse, un des berceaux du protestantisme, entre 1520 et 1550. Sur quels textes prêchait-on ? Suivait-on un ordre précis pour les textes bibliques, prédication après prédication ? Y avait-il des lectionnaires, comme dans l’Église romaine ? Quels étaient les enjeux liés au choix de telle ou telle façon de sélectionner les textes bibliques ? Par ailleurs, comment construire sa prédication ? À cette époque déjà, apparaissent des ouvrages qui tentent d’exposer une méthode pour la construction de la prédication. Toutes ces questions sont, aujourd’hui encore, abordées en cours de théologie pratique dans les facultés de théologie et elles font encore débat dans les discussions œcuméniques. Il est bon de savoir d’où l’on vient, de connaître ce que les Réformateurs ont pu dire sur ces questions. La prédication donne son identité au culte protestant encore aujourd’hui, au point que certains théologiens affirment que sans prédication, sans annonce de la Bonne Nouvelle, il n’y a pas de culte. Ce livre de Max Engammare enquête sur les habitudes de prédications des grands noms de la Réforme, Luther, Calvin, Zwingli, Farel, Œcolampade, Bulligner et montre par exemple comment ils ont utilisé ou non les écrits de grands Pères de l’Église comme Jean Chrysostome (ou « bouche d’or », nom que lui auraient valu ses qualités de prédicateur) et Origène pour construire leur réflexion homilétique. Si évidemment cet ouvrage est utile aux prédicateurs, qu’ils soient pasteurs ou « laïcs » qui assument aujourd’hui la charge de la prédication de la Parole de Dieu, il est également une lecture fort intéressante pour tout protestant qui souhaite en connaître davantage sur l’histoire de cet art oratoire.

 Max Engammare, Prêcher au XVIe siècle, Genève, Labor et Fides, 2018, 270 pages.

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À propos Abigaïl Bassac

est titulaire d’un master de l’École Pratique des Hautes Études (section des sciences religieuses) et étudiante en master de théologie à Genève. Elle est assistante des enseignants à l’Institut Protestant de Théologie et directrice de la rédaction d’Évangile et liberté.

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