montre-toi, enfant divin, que s’étonne l’Univers de ta venue dans la chair » dit un cantique de la période de l’Avent. C’est évidemment Jésus, l’enfant divin, le rédempteur des païens. Et l’Univers devrait s’étonner que Dieu soit venu dans la chair d’un être humain. Mais ces paroles ne disent-elles pas une vérité qui dépasse le cas de l’enfant Jésus ? Que signifie être « le rédempteur des païens » ? Les païens, c’est nous, tous autant que nous sommes, tout au long de notre vie. Nous avons des idoles, des superstitions. Celui qui nous sauve de cela, c’est celui qui nous fait nous tourner à nouveau vers l’Éternel, le Dieu vivant. Et Jésus n’est pas le seul à opérer cela. À mon sens, tous les nouveau-nés ont cette capacité de nous pousser vers la vie, vers plus de vie, vers une vie vécue intensément.
Et qu’en est-il de l’étonnement de l’Univers face à la venue dans la chair d’un enfant divin ? Cette affirmation mythologique est-elle dénuée de tout sens ? Loin de là. Étonner a deux significations : surprendre par quelque chose d’extraordinaire, ou lézarder une construction. Or, qu’y a-t-il de plus surprenant que la rencontre avec un nouvel être humain ? Qu’est-ce qui lézarde plus l’identité tiède que nous nous construisons que l’altérité, la fragilité, le désir impérieux de vie, la dépendance totale d’un nouveau-né à notre égard ? Observez l’attitude de certaines personnes face à un tout petit bébé qu’elles ne connaissent pas. Vous verrez de la fascination dans leur regard, un émerveillement face à la vie. Leur regard est une louange rendue à l’Éternel. Hannah Arendt avait raison de dire que la natalité est le miracle qui sauve le monde, et que l’expression biblique « un enfant nous est né » dit l’espérance et la foi dans le monde. Alors viens, rédempteur des païens.
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