Ce terme est utile lorsque l’on se penche sur la question du salut et de ses destinataires. Le salut est-il réservé à certains, des privilégiés, choisis par Dieu avant même la création, ou encore à ceux qui reconnaissent Jésus comme leur Sauveur, ou bien encore à ceux qui ont un comportement que la morale approuve ? La réponse que le croyant apporte à cette question en dit long sur sa conception de Dieu.
En grec, apokatastasis panton signifie « le rétablissement de tous ». L’expression se trouve dans le Nouveau Testament (Ac 3,21) et le concept qu’elle recouvre figure au nombre des sujets ayant agité les débats théologiques dans les premiers siècles du christianisme, époque où les grands dogmes sont développés. Origène (v.185-254), un des Pères de l’Église, en est le principal défenseur. Même si, malheureusement, cette notion a été condamnée comme hérétique au VIe siècle, de nos jours, un grand nombre de croyants y adhèrent. Mais quel sens peut-on lui donner ?
L’apocatastase signifiant que tout sera restauré, dans le contexte de la théologie chrétienne, y souscrire signifie que l’on affirme que le salut est universel, destiné à tous. Non, le salut offert par Dieu n’est pas réservé à certains. Car quels que soient les critères que l’on pourrait imaginer pour restreindre le salut offert par Dieu, cela ne changerait rien, cela demeure une affirmation inacceptable. Le salut, ce don de Dieu sans cesse renouvelé, est ce qui nous arrache à l’absurdité, à la mort, à tout ce qui étouffe la vie. Oui, ce don est bien destiné à tous, qui que nous soyons. Affirmer l’apocatastase, pour moi, ce n’est pas faire un pari sur la vie après la mort, c’est affirmer que, tous, nous pouvons vivre une vie en plénitude ici et maintenant, et que cette vie que nous ne soupçonnions même pas peut enfin débuter à chaque instant pour chacun d’entre nous.
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