langue de bois. Ne pourrions-nous pas faire quelque chose d’utile de la fête de Pentecôte ? Ne pourrions-nous pas faire autre chose de Pentecôte qu’un week-end prolongé supplémentaire ? Il y aura bien quelques personnes pour confirmer à des adolescents la grâce qui avait été exprimée lors de leur baptême. Mais, justement, « confirmer la grâce du baptême », n’est-ce pas une formule religieuse qui ne parle plus à personne et que la plupart des chrétiens utilisent plus par habitude que parce qu’elle aurait vraiment du sens ?
Songeons que Pentecôte célèbre le don de l’Esprit qui se communique sous forme de langue de feu. Faisons quelque chose de cette image. Reconnaissons que cet épisode biblique enseigne que lorsque nous nous exprimons, nos paroles devraient passer par le feu et non par la tiédeur d’une langue convenue. L’Esprit se communique par des langues de feu, voilà qui devrait nous encourager à embraser la langue de bois, la consumer intégralement, n’en laisser qu’un tas de cendres sur lequel nous ne verserons aucune larme, car nous valons bien mieux que la langue de bois. Nous valons la langue de feu, celle qui parle avec précision, celle qui se nourrit de mots choisis et d’une rhétorique soignée. Par-delà la question de la grammaire, la langue de feu nous débarrasse des jolies formules qui cachent l’absence de pensée personnelle. Elle consume les discours qui ne sont qu’étalage de méthodes, de bonnes intentions, sans contenu, sans conviction. La langue de feu nous prémunit des discours médiocres, transposables en toutes circonstances. La langue de feu est celle qui nous permet de parler des merveilles de Dieu, de ce qui rend notre vie infiniment belle et jouissive.
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A la pentecôte: « On vous met le feu » ! D’autant que le temps s’y prête !
Sérieusement, je suis tout à fait d’accord avec vous. La tiédeur n’est pas ce que Dieu
apprécie le plus. « Je te vomis parce que tu n’es ni chaud ni froid, parce que tu es tiéde » (Apocalypse).
Et la tiédeur c’est ce sentiment, en sortant d’un culte, qu’on aurait pu quelquefois rester au coin du feu
chez soi. iL faut en revenir à un Evangile qui nous dérange dans nos habitudes, qui nous interpelle, qui
nous pousse à l’action, qui nous fasse parler une langue nouvelle. Quand je vois certains mouvements
qui veulent en revenir aux bonnes vieilles formules des temps concilaires, je me dis que l’esprit de la Réforme s’et un peu éteint. Qu’il faudrait ouvrir grand les fenêtres pour atiser le feu de l’Evangile !