Oh, certes, ce n’était pas spectaculaire. Ce n’était pas sur une croix, dans les années trente, en Judée. Ce n’était pas au vu et au su de centaines de passants. Nous ne sommes pas littéralement morts. Mais nous avons tout de même été crucifiés. Par des paroles de mort, par le rejet, par l’indifférence, par la trahison, le mensonge, l’injustice, l’incompréhension, la violence physique, la chosification, l’arrachement, la solitude et tant de souffrances encore. Oui, nous avons été crucifiés et peut-être n’y avait-il personne pour prendre soin de nous au pied de notre croix. Nous avons alors ressenti l’absurde, le non-sens. C’était notre vendredi saint à nous. Puis est venu notre samedi de vide. Combien de temps a-t-il duré ? Quelques heures, quelques jours ? Des mois voire des années pour ceux d’entre nous qui ont connu les plus lourdes épreuves. Oui, nous avons été crucifiés… mais… Mais l’histoire, notre histoire, ne s’arrête pas à ce samedi. La mort n’aura pas le dernier mot. Nous aussi, nous serons ressuscités. Quand nous entendrons une parole de vie, à laquelle nous accorderons du crédit, de la foi, alors nous serons ressuscités. Quand nous cesserons de nous débattre avec la mort et que nous nous abandonnerons entre les mains de la vie, alors nous serons ressuscités. Quand enfin nous croirons la promesse qui nous est faite, que les textes bibliques charrient et tentent de communiquer, quand quelqu’un nous l’aura prêchée, qu’il soit un pasteur en chaire ou un ami autour de la table d’un dîner, alors nous serons ressuscités. Et ainsi, ce sera dimanche. Ce sera le printemps à nouveau, la vie aura retrouvé de la saveur, du sens, de la chaleur, les jours seront plus longs que toutes nos nuits. Nous aurons été ressuscités et nous vivrons pour ce à quoi nous avons été appelés, pour la joie et pour la vie.
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