Crois-tu cela ? demandait Jésus à Marthe. Cette question a cours dans notre Église où l’on cherche à rédiger une confession de foi pour célébrer la Réforme.
Quant à moi, avec bonheur, je réponds « oui » au Christ.
J’aime l’attitude de paix tranquille qu’il faisait rayonner sans discrimination sur Marthe et sur tout le monde. J’aime son dynamisme créateur qui permet à Marthe et à chacun d’affronter avec courage les malheurs de la vie, son esprit de fraternité qui nous rapproche sans condition les uns des autres.
J’aime tout cela et j’y « crois ».
S’il me disait qu’il faut aussi croire à la Trinité, à l’Incarnation, à la Rédemption, au Sacrifice substitutif, à la Parousie, je serais très étonné car il n’en parlait jamais. Il savait bien que tout cela importe moins à notre vie que la solidarité et la générosité des évangiles.
L’histoire du péché originel que mentionnent certains, me semble aussi étrange : Dieu mis en rage parce qu’il croit sentir l’humanité lui échapper. Dieu exigeant – pour nous donner le droit, plus tard, d’entrer dans un paradis céleste – que nous valorisions intellectuellement l’injustice commise jadis par Pilate… Cela ne nous aide guère à vivre dans un monde qui est souvent sans signification.
Quant à l’idée que Dieu demeure au ciel et qu’il faudrait le prier pour qu’il pense à nous protéger des maladies et des accidents, qu’il arrête les guerres et nourrisse les affamés, elle me semble vraiment différente de celle du Souffle divin que Jésus faisait monter en nous du plus profond de nos cœurs pour nous rendre capables d’entrer nous aussi et à notre manière dans le grand Dynamisme créateur divin.
Si vraiment le Christ me demandait « Crois-tu cela ? » et si je lui répondais « oui » pour lui faire plaisir, il me semble quand même qu’il perdrait un peu de sa réputation.
Mais ce qu’il demandait à Marthe était de « croire » à la vie que Dieu donne et non à des affirmations théologiques non crédibles !
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