Il faut se rendre à l’évidence, confesser la foi (la sienne ? celle du groupe auquel on appartient ?) semble impossible. Comment dire Dieu ? Le simple fait de le nommer, c’est le réduire au nom ou au concept auquel on pense. Or Dieu nous échappera toujours. Dire Dieu, c’est aussi risquer d’annoncer une erreur sans s’en rendre compte… Ce que je crois n’est peut-être pas ce qu’il faut croire !
Au final, la simple affirmation « je crois » suivie d’un silence que Dieu seul peut remplir de sa présence est sans doute ce qu’il y a de mieux. Cette présence ineffable nous transporte, nous recrée, fait de nous des êtres nouveaux. Ce « je crois » implique donc, par la rencontre dont Dieu a l’initiative, une manière d’être qui témoigne de la présence agissante de Dieu dans le monde, beaucoup plus que toute dogmatique ou tout credo qui enferment dans des certitudes excluantes et paralysantes.
Jésus de Nazareth exprime cette manière d’être, fondée sur l’amour du prochain. C’est l’amour – agapé – qui fait écrire dans la première lettre de Jean : « Dieu est amour. » Pourquoi cette confession si simple n’a-t-elle pas été retenue dans le « credo » ? Et pourquoi la diaconie – aide aux plus démunis – qui est pourtant la première institution de l’Église (cf. les Actes) est-elle si souvent oubliée ? On pourrait croire l’Église universelle et au service des plus pauvres… Si la confession de foi veut être l’expression du verbe de Dieu, elle doit s’accompagner de l’action diaconale qui montre la pertinence du discours, sinon elle est contre-témoignage ou verbiage insignifiant.
C’est dans le silence que je perçois l’agapé de Dieu qui dynamise le monde, le recrée et fonde la fraternité.
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