Alexandre Jollien, philosophe et chrétien convaincu, est handicapé moteur. Suite à une crise intérieure, il décide de partir avec sa femme et ses trois enfants en Corée du Sud afin d’expérimenter une vie « sans pourquoi ». Ce style de vie consiste à être libéré de la dépendance à l’approbation d’autrui ainsi que des regrets du passé et des peurs du futur. Pour cela, il se met sous la protection de Jésus et de Bouddha. Il apprend la méditation sous la direction de son père spirituel, un prêtre catholique pratiquant le bouddhisme zen. Dans son ouvrage, l’auteur fait dialoguer les événements les plus banals de son existence, tirés de sa vie familiale, amicale, méditative, avec la philosophie zen, la Bible (particulièrement le livre du Qohélet) et Maître Eckhart. Le style du philosophe est simple, voire familier. Son ouvrage n’est en rien un traité systématique. Il s’agit plutôt d’un journal spirituel comprenant de très courts chapitres dans lesquels il écrit ses réflexions, qui aboutissent pour certaines d’entre elles à de véritables exercices spirituels. En ce sens, la sagesse pratique d’Alexandre Jollien le rapproche des philosophes grecs antiques. Il aborde différents thèmes existentiels sans aucun tabou comme la colère, les pulsions sexuelles, le dégoût de son corps, le handicap, la difficulté à aimer gratuitement, le détachement, la simplicité, la prière et la méditation. L’auteur ne sombre pas dans une spiritualité du bien-être déconnectée du monde et des autres. Bien au contraire, à plusieurs reprises, il appelle ses lecteurs à lutter contre l’injustice et à s’engager en faveur des plus faibles. Ce livre intéressera ceux qui sont sensibles au dialogue entre le bouddhisme et le christianisme. Mais il touchera particulièrement ceux qui veulent « vivre sans pourquoi » plutôt que devoir sans cesse se presser et faire leurs preuves.
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