Face à ces fous qui prennent Dieu en prétexte pour haïr toujours plus ; face à ces traîtres de l’islam qui dévoient une religion si belle et riche de cultures ; face à ceux pour qui la vie humaine n’a plus aucune valeur, et qui méprisent l’idée même d’un être humain créé à l’image de Dieu ; face à ceux pour qui la liberté, l’égalité et la fraternité sont les symboles du diable. En nous tenant face à eux, nous nous tenons à côté des victimes et de leurs familles. Celles-ci sont des nôtres, de cette grande famille humaine que nous recherchons. Mais en nous tenant face à eux, nous ne répondrons pas par une loi du talion qui nous mènerait dans l’engrenage infernal d’une sempiternelle haine des communautés entre elles. Au contraire, notre engagement, dans cette revue comme dans nos vies, sera de poursuivre nos dialogues, nos rencontres, nos tribunes ouvertes à d’autres que nous. D’une certaine manière, notre résistance à la barbarie commence par le maintien d’une routine : continuons à vivre comme nous le désirons, sans laisser la peur dicter nos vies. Nous ne sommes pas non plus des naïfs qui pensons que tout se vaut, mais des chrétiens convaincus. Mais la conviction n’est pas nécessairement le dogme intangible ou le fanatisme. Elle n’est pas le monopole de ceux qui croient que l’on peut penser tout seul, sans les autres…
Positivement, nous voulons, plus que jamais, promouvoir le débat, le dialogue, les points de vue croisés et échangés. Non pas la simple juxtaposition des opinions au prétexte rabâché que « chacun pense ce qu’il veut », mais l’exigence de la raison humaine qui ne s’oppose pas à un discours sur Dieu ou au nom de lui… Notre libéralisme est subtilité au milieu du chaos des opinions tranchées, délicatesse dans ce tumulte de bruit et de sang. Si une famille humaine existe, ce que nous croyons, il est temps de faire une réunion de famille. Face à eux !
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