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Agir pour la paix

Une manifestation organisée par Agir pour la Paix. Photo association Agir pour la Paix

Une manifestation organisée par Agir pour la Paix. Photo association Agir pour la Paix

Le Mouvement international de la Réconciliation (MIR) a été fondé en août 1914 par des pasteurs anglais et allemands à cause du scandale de la guerre. Leur réponse au déferlement de la violence a été l’objection de conscience au nom du commandement biblique « Tu ne tueras point ». Ces pasteurs s’engageaient aussi à préparer le chemin vers la réconciliation nécessaire après le conflit. Le MIR compte parmi ses membres six prix Nobel de la paix dont le pasteur Martin Luther King, assassiné en 1968, et le défenseur des droits de l’Homme, Adolfo Perez Esquivel, torturé dans les geôles de son pays, l’Argentine, durant le régime des généraux. En France, le pasteur André Trocmé, qui a joué un rôle majeur dans le sauvetage de centaines de juifs pendant la Deuxième guerre mondiale, a été secrétaire général de la branche française du MIR. Celui-ci comptait aussi dans ses rangs Jean Goss et Hildegard Goss-Mayr qui ont été très actifs dans le combat non-violent en faveur des mouvements de résistance contre les régimes communistes et contre les dictatures militaires d’Amérique latine.

Le MIR qui s’inspire de l’action non-violente du Mahatma Gandhi, a réaffirmé ses racines chrétiennes en étant au service du « message de la non-violence et de la réconciliation tel qu’il est révélé en la personne de Jésus-Christ dans l’Évangile, notamment dans les Béatitudes et le Sermon sur la montagne ». Le MIR refuse l’usage de la violence pour régler les conflits entre communautés et nations, il s’oppose à la fabrication et au commerce des armes. Il s’oppose aussi à toutes les formes de violence engendrées par l’exploitation économique, la destruction écologique, le nationalisme, le racisme, l’exploitation des enfants et des femmes…

Le MIR s’est engagé durant son histoire contre de nombreux conflits, la guerre d’Algérie, la guerre du Vietnam, mais aussi, plus proche de nous, les guerres du Golfe. Le MIR a fêté en août son centenaire à Constance en Allemagne en montrant que, face aux recrudescences des conflits dans le monde, le combat en faveur de la non-violence n’a pas changé.

Erica Chenoweth et Maria Stephan, deux universitaires américains, ont étudié les 323 cas de résistances entre 1900 et 2006. Leur recherche montre que par l’action non-violente, les chances de réussite sont deux fois supérieures, parce que celle-ci a la capacité de fédérer un grand nombre de personnes,ce qui rend plus difficile leur isolement, et parce que la flexibilité des méthodes de non-violence rend plus difficile la répression. La résistance non-violente augmente les chances d’instaurer la démocratie et réduit les risques d’un retour à une guerre civile. Les deux chercheurs ont démontré que les résistances non violentes permettent de limiter le nombre de victimes et de résoudre plus rapidement les conflits.

Pour le MIR, la solidarité et le droit international sont la seule solution pour instaurer un nouveau rapport de forces et obliger les différents protagonistes à convertir le langage des armes en parole et en écoute, pour entendre les injustices subies et pour retrouver une sécurité qui permettra le déploiement d’une paix juste et durable. Ce fut le cas en Afrique du Sud au temps de l’apartheid. C’est toujours la conviction des militants qui pensent que le BDS (boycott – désinvestissement – sanctions) est l’outil le plus pertinent pour faire entendre la voix des peuples opprimés. Par exemple, le BDS doit aboutir à un embargo du commerce des armes vers Israël et le Hamas pour stopper une violence qui n’amène aucune solution, si ce n’est de faire augmenter la haine entre les peuples.

282_Octobre2014_Web-3 Le Mouvement international de la Réconciliation est une organisation œcuménique qui puise ses racines dans le protestantisme. Pour les pasteurs qui ont créé le MIR aucune cause ne justifie la guerre. Le MIR s’inspire toujours de l’Évangile pour lutter contre toutes les formes de violence et d’exclusion.

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À propos Jean Paul Augier

est docteur en histoire contemporaine. Il est engagé dans plusieurs associations notamment Évangile et Liberté, le Musée du protestantisme dauphinois... Il est l’auteur du livre Une passion républicaine, protestantisme, républicanisme et laïcité dans la Drôme, paru en 2014.

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