sur les chemins de l’oecuménisme ? C’est ce qu’a donné à entendre l’été dernier Mgr Kurt Koch, nouveau président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, lors d’un entretien avec une journaliste du quotidien romand Le Temps : « Il y a quarante ans, une théologie protestante comme celle de Karl Barth était très ouverte à l’oecuménisme. Aujourd’hui, on assiste à la croissance d’une théologie réformée libérale qui porte un autre regard sur l’oecuménisme et rend le dialogue plus difficile. »
En réalité, à lire l’ensemble de cet entretien, on découvre que, pour ce nouveau responsable de l’oecuménisme pontifical, une théologie « comme celle de Karl Barth » est « ouverte à l’oecuménisme » dans la mesure où elle se rapproche des exigences romaines en la matière. Autrement dit, oecuménisme oui, mais pas avec tous les protestants, du moins pas, ou alors très difficilement, avec ceux dont la conception de l’Église diverge par trop de la conception catholique.
Autant demander aux protestants d’être un peu moins protestants. Tous ne professent pas une théologie « libérale ». Parmi nous, même parmi les libéraux, l’éventail des conceptions et des sensibilités individuelles est largement ouvert. Il va par exemple de ceux qui tiennent à la doctrine de la Trinité à ceux qui n’y souscrivent pas du tout, ou de ceux qui ont besoin d’une piété très chaleureuse, voire exaltée, à ceux qui n’en veulent pas. L’ouverture oecuménique n’a de sens qu’à la condition de n’exclure ou marginaliser aucun de ces courants. Serait-ce trop demander ? Nous sommes persuadés que non. *
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