Chaque livraison d’Évangile et liberté déjoue le piège de la fausse alternative entre exigence et pédagogie. On ne pourrait, paraît-il, pas réfléchir de manière un peu approfondie sans verser dans l’intellectualisme, ni être accessible sans sacrifier aux simplismes. Je n’en crois rien et Évangile et liberté me conforte numéro après numéro. À mon sens, c’est dans ce parti pris éditorial, qui est aussi une éthique, qu’il faut voir l’originalité de ce mensuel.
Certes, il est aussi le porte-parole d’une tradition théologique particulière. Mais il n’est ni le bulletin d’un club, ni l’organe d’une chapelle, fût-elle libérale. Plus profondément, il manifeste une attitude. Or, pour les témoins d’Évangile que nous sommes appelés à être aujourd’hui, et cela quelles que soient nos sensibilités spirituelles, cette attitude est la plus pertinente. Nous devons d’une part gagner en clarté, car c’est souvent une sorte de propédeutique théologique qu’il faut mener, dans une société qui méconnaît l’Évangile et ne sait littéralement plus le déchiffrer. Nous devons d’autre part ne pas céder sur l’intelligence de la foi, alors que si souvent religion comme irréligion riment avec abdication de la raison. C’est pourquoi Évangile et liberté, qui réussit avec constance cette alliance de la clarté et de l’intelligence, tant dans ses rubriques, que dans son contenu et dans sa langue – le plus souvent de grande qualité et il faut souligner ce point, si rare ! – est à mon sens appelé à un bel avenir.
Laurent Schlumberger pasteur, président du conseil national de l’Église réformée de France (Église protestante unie de France)
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