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Inventer une politique de l’hospitalité

  En introduction au texte de Raphaël Picon, voici quelques extraits du Préambule de la brochure de la Cimade « 40 propositions pour inventer une politique de l’hospitalité », publiée en septembre 2011.

  « Il y a deux millénaires et demi, le

livre du Lévitique formulait cet admirable commandement, qu’il attribuait à Dieu parlant à Moïse : Quand un étranger viendra s’installer dans votre pays, ne l’exploitez pas ; au contraire, traitez-le comme s’il était l’un de vos compatriotes : vous devez l’aimer comme vous-mêmes. Rappelez-vous que vous avez aussi été des étrangers en Égypte. Depuis l’apparition de l’espèce humaine, les groupes humains n’ont pas cessé de se déplacer à la surface de la Terre, se l’appropriant tout entière. Tout le monde vient “d’ailleurs”, tout le monde va “ailleurs”, c’est pourquoi l’étranger d’aujourd’hui tout comme celui d’hier ou d’avant-hier est, lui aussi, chez lui ici.

  Comme en écho, La Cimade a inscrit son action sous la proclamation symbolique qu’ “il n’y a pas d’étrangers sur cette terre” ! Ce slogan prend l’exact contre-pied des lois d’inhospitalité actuellement en vigueur.

  C’est à une “conversion” du regard entraînant un véritable retournement des politiques qu’il nous faut appeler sans relâche, en nous appuyant sur la réalité des faits, sur les leçons tirées de nos pratiques de terrain et sur l’affirmation de nos valeurs. […]

  Trois socles :

  La mobilité internationale d’un nombre limité d’hommes et de femmes a toujours existé (elle ne concerne aujourd’hui que 3 % de la population mondiale). Elle est aujourd’hui une donnée banale de la mondialisation. C’est un fait social ordinaire et incontournable et le droit à la mobilité, englobant le droit de circulation et d’installation, doit être revendiqué pour tous.

  L’hospitalité n’est pas synonyme d’aide ou de charité : elle signifie accueil de l’autre. L’autre, l’étranger, ne doit pas être considéré comme un “débarquant”, un être assigné aux marges de la société, exploitable et exploité, mais comme un être humain au parcours intelligible, qui prend ici sa part à la vie de la Cité. Un être détenteur de droits à qui il s’agit d’assurer un statut et une stabilité d’existence dans le respect des principes fondamentaux du vivre ensemble.

  La citoyenneté, comme l’intégration, est une construction de tous les jours. Construire un vivre ensemble qui repose sur les principes d’égalité des droits et des devoirs, de reconnaissance des diversités, de solidarité, de lutte contre les discriminations et le racisme et de laïcité : telles sont les conditions d’une citoyenneté active et d’une démocratie en bonne santé. »

  Lors d’une journée nationale organisée en juin dernier par l’Église réformée de France et la Cimade, Raphaël Picon, rédacteur en chef d’Évangile et liberté, est revenu sur quelques convictions chrétiennes fondamentales concernant notre relation à ceux qui nous sont étrangers.

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À propos Marie-Noële Duchêne

est enseignant-chercheur retraitée en Physique (université Paris-Sud Orsay). Depuis 2004, elle s’occupe du secrétariat de rédaction d’Évangile et liberté.

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